Un nouvel épisode de la série débutée le 24 février après le déclenchement du sur la livraison des armes à l’Ukraine (1) , vient d’être écrit par CBS news. Dans un documentaire mis en ligne le 4 août, le média américain révélait, une enquête à l’appui, que seulement 30% des armes offertes à Kiev par les pays occidentaux arrivaient sur le front.
Cette information choquante n’était pas totalement un scoop, puisque Interpol, Europol, et même le Pentagone avaient déjà alerté sur le trou noir dans lequel tombaient ces équipements militaires dès leur livraison aux destinataires ukrainiens . En effet, compte tenu du niveau de corruption en Ukraine, et plus largement dans toute l’Europe de l’Est, le risque que ces fournitures atterrissent dans les mains des trafiquants n’était pas mineur.
Le quart des canons disponibles livrés
En réalité, c’est le chiffre de 30% qui a fait l’effet d’une véritable bombe. Les Occidentaux se saignent à blanc pour livrer des systèmes très chers comme les HIMARS US ou les Caesar français. Par exemple, la France s’est déjà engagée à livrer le quart des canons disponibles, 24 sur 76 alors et les Etats-Unis ne sont pas mieux lotis avec leurs lance-roquettes. Alors apprendre que 70% de cette aide payée par les contribuables occidentaux n’arrive pas à l’armée ukrainienne, déjà en difficulté sur le front, agace un peu forcément.
Les Européens et les Américains se sont bien gardés de commenter l’information de CBS, pour ne pas en rajouter et ainsi fâcher leurs opinions publiques.
La propagande de Moscou, forcément
En revanche, l’entourage du Président ukrainien a violemment réagi accusant CBS de faire la propagande de Moscou.
Résultat, sous la pression, la grande chaine américaine s’est autocensurée en retirant le documentaire de son site internet ! Ce qui a eu pour effet de déchainer les réseaux sociaux s’insurgeant contre ces atteintes à la liberté de la presse. Comme toujours dans ces cas-là, le scoop a encore eu plus de retentissement. En revanche, cela n’a pas conduit Washington à revoir sa politique, puisque le 8 août, soit quatre petits jours après les révélations, le Pentagone a annoncé l’envoi de 1 milliard d’aide supplémentaire : armes, munitions, équipements et même missiles antiradars.
(1) Comme Mondafrique l’écrivait en juillet : « Les milliards de dollars en armement déversés sur l’Ukraine n’ont pas fini de susciter des inquiétudes et de faire couler de l’encre ».
On attend avec impatience le prochain volet de la série…