Les 5 et 6 septembre, le Gabon a été auditionné à Genève par le comité des disparitions forcées, un des organes de protection des droits de l’homme de l’ONU auxquels les pays membres doivent adresser des rapports réguliers (torture, droits des enfants, droits économiques et sociaux etc). La procédure est normalement très encadrée, millimétrée au niveau du timing et du langage diplomatique utilisé. Dès qu’un Etat sort des clous de ce cadre strict, les fonctionnaires de l’ONU considèrent ces écarts comme autant de marques de mépris envers les droits de l’homme. Ce qui fut le cas pour l’audit consacré au Gabon, début septembre.
Or la délégation gabonaise est arrivée en retard et les « experts » qui assistèrent à cette séance furent exaspérés par la désinvolture des Gabonais. Le communiqué de presse publié à la suite de cette audition est sans ambiguité. « Le Comité reste sur sa faim avec ce demi-dialogue », ont jugé très officiellement les responsables de l’audition qui ont jugé, à propos des troubles violents qui ont marqué la dernière élection présidentielle, cet été, que le droit à la vérité, à la justice et à la réparation ne pouvait être occulté par le comité ».
Politique de l’autruche
Le déroulement de la rencontre fut calamiteux. Emmanuel Decaux, co rapporteur du comité, a fait part de sa triple déception concernant l’examen du rapport du Gabon. Premièrement, les réponses à la liste de questions écrites préalablement adressée au pays ne font que trois pages et cela ne constitue pas une base écrite suffisante pour aller très loin dans le dialogue.
La deuxième déception est que le gros de la délégation a été « empêché » de venir à Genève. Un alibi aussi vague a été vécu par les experts de l’ONU comme un véritable camouflet.
Enfin, la troisième déception est de constater que l’interruption entre les deux séances consacrées au Gabon n’a pas permis à la délégation de fournir des réponses précises aux questions qui lui avaient été posées lors de la première séance. Cette situation incompréhensible, a estimé l’expert, relève de la politique de l’autruche.
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