Yémen : vers un cessez-le-feu … mais quand?

Une délégation saoudienne a rencontré dimanche 9 avril une délégation de la rébellion Houthi soutenue par l’Iran à Sanaa, la capitale yéménite, pour mettre au point les conditions d’une trêve à long terme. Ce cesser le feu est conçu comme un préalable à une négociation globale en vue d’une paix durable.

Une délégation saoudienne s’est rendue dimanche dans la capitale du Yémen pour négocier une nouvelle trêve avec les rebelles Houthis soutenus par l’Iran qui contrôlent la ville, selon des diplomates, alors que l’Arabie saoudite cherche un moyen de sortir de l’impasse.Après huit ans de guerre, c’est la première fois que l’on peut tabler sur des chances de réussite sérieuse. Dans un geste de conciliation, l’Arabie saoudite a libéré 13 prisonniers houthis en échange d’un prisonnier saoudien détenu par les Houthis

L’ambassadeur d’Arabie saoudite au Yémen, Mohammed al-Jaber, a été reçu par le chef politique des rebelles, Mehdi Machat, selon les médias des Houthis, l’agence de presse Saba et la chaîne de télévision Al-Massira. Ces dernières ont diffusé des images montrant les deux hommes se serrant la main.

Les négociateurs saoudiens sont venus  » discuter des moyens d’avancer vers l’instauration de la paix « , ont indiqué à l’AFP deux diplomates yéménites travaillant dans le golfe et ayant requis l’anonymat.

Contactées par l’AFP, les autorités saoudiennes n’ont pas souhaité commenter ces informations.

Outre les négociations de paix avec les Houthis, outre le rétablissement des relations entre Riyad et Téhéran, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a entrepris de sortir le président syrien Bashar al-Assad de son splendide isolement régional. Ces trois évènements diplomatiques consacrent la marginalisation des Etats Unis au Moyen Orient et l’arrivée de la Chine sur la scène moyen orientale. C’est en effet Pékin qui est à l’origine du rapprochement entre l’Iran et l’Arabie Saoudite.

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)