Le nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune a nommé le jeudi 2 janvier, deux semaines exactement après avoir pris ses fonctions, son premier gouvernement, composé de 39 membres, dont beaucoup de survivants de l’ère Bouteflika.
Le 28 décembre, Abdelmadjid Tebboune avait nommé comme Premie rministre Abdelaziz Dierad i, un universitaire de 65 ans, ancien secrétaire général de la présidence (1993-1995) sous le président Zeroual, puis du ministère des Affaires étrangères (2001-2003), et l’avait chargé de constituer un gouvernement.
Lequel Abdelaziz Djerrad s’empressait de nommer Brahim Izzaboudj comme directeur de cabinet. Mauvais signal, ce dernier a occupé le poste peu recommandable de directeur de l’organisme de prévention contre la corruption durant le règne de Bouteflika, qui ne s’est pas signalé par ses interventions décisives ni ses prises de position.
Le changement dans la continuité
Plus d’un tiers des 28 ministres nommés jeudi, dont les principaux postes à l’Intérieur et à la Justice et à la Défense, l’étaient déjà dans une des équipes gouvernementales de présidence d’Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission le 2 avril sous la pression d’un mouvement de contestation. On est donc loin du renouvellement exigé par ce « Hirak » qui réclame le démantèlement du « système » dirigeant l’Algérie depuis son indépendance en 1962.
La libération de plusieurs dizaines de détenus politiques au moment de l’annonce du nouveau gouvernement était certainement destinée à faire passer auprès de l’opinion algérienne le peu de changemetns intervenus dans les équipes gouvernementales.
Dans l’Algérie thermidorienne, on prend les mêmes et on recommence