Dans un communiqué diffusé le 4 octobre, le Mouvement Patriotique Nigérien MPN Kiishin Kassa, membre de la plateforme de l’opposition CAP-21, dénonce « le laxisme étonnant qui confine à la complaisance » dont font preuve, selon lui, les autorités nigériennes à l’égard du trafic de drogue international.
« Il est à présent évident pour tout observateur que le Niger est devenu une plaque tournante pour le trafic de drogue entre l’Afrique occidentale et l’Afrique du Nord et que ce régime défaillant a une part de responsabilité dans cet état de fait », écrit le président du parti, Ibrahim Yacouba, qui signe ce communiqué.
Pour preuve de cette situation, il cite notamment la lettre du 7 août 2020 adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts créé en application de la résolution 2374 sur le Mali, qui « expose de manière précise et documentée les différents aspects de la criminalité organisée qui sévit au Niger et que nous dénonçons publiquement depuis 2016. »
Cette lettre évoque notamment la condamnation, le 29 avril 2020, par la Haute Cour de Niamey, de personnes arrêtées en avril 2018 pour leur implication dans un trafic international de drogue.
« Une cargaison de 10 tonnes de haschisch avait été transportée dans des camions frigorifiques du Maroc jusqu’au Niger en passant par la Mauritanie, le Mali et le Burkina Faso. La plus grande partie de la cargaison, environ 7 tonnes, avait été sortie d’un entrepôt à Niamey dans la nuit du 12 au 13 avril 2018 et aurait été acheminée vers la Libye. Deux mois après les arrestations, le 13 juin 2018, les autorités nigériennes ont confisqué 2,5 tonnes qui étaient cachées dans le même entrepôt », écrivent les experts cités par le MPN, selon lesquels de nombreuses personnes de nationalité nigérienne seraient impliquées.
« Si la question du trafic en tout genre et de la corruption, liée à celle du terrorisme n’est pas fermement et urgemment prise en charge par le régime en place, ce dernier aggravera davantage la situation catastrophique de notre pays et laissera derrière lui un Etat délabré et ingouvernable. Nous l’appelons à un sursaut de patriotisme au nom de cette République qui est peut-être la seule valeur politique commune qu’il nous reste. Il n’est pas trop tard pour mettre fin à la permissivité et aux complicités à tous les niveaux de l’Etat », conclut Ibrahim Yacouba, candidat à l’élection présidentielle du 27 décembre prochain.