Un certain froid entre Macron et Ouattara

La rencontre entre les présidents ivoirien Alassane Ouattara et français Emmanuel Macron, vendredi 4 septembre, ne s’est traduite par aucun communiqué commun. Ce qui traduit un embarras évident de l’Elysée

Emmanuel Macron qui écrit des tweets plus vite que son ombre avait cru bon de féliciter le président ivoirien quand ce dernier avait annoncé qu’il renonçait à un troisième mandat et avait salué l’homme d’état. La décision d’Alassane Ouattara de briguer finalement un troisième mandat après le décès brutal de son Premier ministre qu’il avait intronisé comme son successeur met la France dans une situation délicate

Des risques d’embrasement

L’éviction de deux des principaux opposants, l’ancien Président Laurent Gbagbo l’ex Premier ministre Guillaume Soro sous des prétextes fallacieux pourrait très rapidement mobiliser la rue ivoirienne où ils comptent l’un et l’autre beaucoup de soutiens. Et cela d’autant plus que les deux hommes qui se sont violemment combattu dans le passé sont décidés, comme Mondafrique l’a annoncé, à se rapprocher pour imposer aux autorités ivoiriennes une campagne électorale démocratique.

Autant de signaux très négatifs qui rendent la position d’Emmanuel Macron extrêmement inconfortable. Ce que, d’après le journal le JDD, notent de nombreux diplomates français. « Nous entrons, dit un d’eux dans une zone de turbulence »

Pour le moins !

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)