Alors que le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye partage l’affiche des JO de Paris avec Emmanuel Macron, son opposant Thierno Alassane Sall, ancien ministre de Macky Sall, ironise sur sa promesse de rupture d’allégeance à la France.
Correspondance à Abidjan, Bati Abouè
La critique est aisée mais l’art est difficile, aurait répondu Philippe Néricault en voyant le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye partager l’affiche des JO de Paris avec le président français Emmanuel Macron. Car dans l’opposition, M. Faye qui promettait une rupture d’allégeance à la France, accusait son prédécesseur, Macky Sall, d’être sous influence du président français. Or en moins de quatre mois, Bassirou Diomaye Faye a déjà effectué sa deuxième visite dans l’Hexagone, la première, le 20 juin dernier, à l’occasion du Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales qui s’était conclu par un déjeuner à l’Elysée, à l’invitation de Macron.
« Ils nous avaient promis la rupture de l’allégeance à la France, c’est bien parti », a ironisé l’ancien ministre qui n’a en revanche pas commenté le discours prononcé par le président sénégalais à l’occasion de ce deuxième voyage, au Sommet sport et développement durable qui se tenait à Paris. Bassirou Diomaye Faye y a pourtant évoqué les problématiques qui devraient, à la plus grande joie de ses électeurs, sous-tendre sa présidence durant les cinq prochaines années : dette, évasion fiscale, flux financiers illicites qui privent nos pays de ressources vitales au financement du développement, a-t-il égrené.
Un système financier injuste
Diomaye Faye y a même évoqué la mutation du groupe des Brics en sud global comme une explication à la contestation du libéralisme qu’il est temps de « réformer pour le rendre plus inclusif, plus juste et plus transparent dans l’intérêt bien compris de tous », a-t-il dit avec courage. Malheureusement, l’ancien opposant a trop parlé d’indépendance autrefois et, pour Thierno Alassane Sall, son compagnonnage avec Emmanuel Macron, de plus en plus régulier, est plutôt pathétique.
« Rarement les JO n’ont autant symbolisé l’arrogance de l’Occident qui impose au monde sa vision unilatérale de la civilisation en excluant la Russie pour sa guerre en Ukraine, tout en accueillant à bras ouverts Israël, soupçonné de génocide par le procureur de la CPI et condamné par la CIJ ».