En Tunisie, les groupes terroristes ne sont plus les seuls à menacer physiquement le personnel politique.
L’ancien ministre de l’Intérieur et un des fondateurs du parti aujourd’hui au pouvoir Nida Tounes (qu’il a quitté depuis), Lazhar Akremi, vient d’être la cible en plein Tunis de deux hommes armés qui l’attendaient en bas de son immeuble dans une voiture balisée. Seul son sang froid a permis à la police d’arrêter ces deux individus qui, indique-t-on de source sécuritaire, n’appartiendraient à aucune organisation terroriste même s’ils trainent dans des milieux délinquants.
Le clan présidentiel susceptible
Beaucoup à Tunis, notamment au sein du monde politique, relient ces graves menaces contre Lazhar Akremi à ses récentes déclarations contre l’entourage familial du président Beji Caïd Essebsi. Connu pour son hostilité politique au fils du Président et patron du parti majoritaire, Hafedh Caid Essebsi, Lazhar Akremi s’en était pris également, ces derniers temps, à son épouse devenue, selon lui, « la vraie nouvelle régente de Carthage ». Du nom donné dans un livre datant de 2008 et signé par deux journalistes français à la femme de l’ex-président Ben Ali, Leila Trabelsi. Cette femme, avait déclaré l’ancien ministre, « joue un grand rôle et aspire à devenir la première dame « .
Dans les coulisses du Palais de Carthage, les épouses du Président Beji et de son fils ont acquis dans l’ombre une influence politique déterminante qui témoigne de la triste fin de rêgnedu vieux président Beji. Lazhar Akremi visait juste, il s’est considérablement exposé!
Ben Ali, le retour?
Autant de controverses et de menaces qui traduisent le climat délétère qui règne aujourd’hui en Tunisie. Un journaliste étranger, comme ce fut le cas récemment pour le patron de Mondafrique, Nicolas Beau, peut être suivi pendant une semaine par sept policiers issus du renseignement militaire, en raison d’enquètes qui pourraient mettre en cause la Présidence. Aujourd’hui, c’est un ancien ministre à deux doigts d’être agressé par des voyous.
Et demain?
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