La plainte que l’ancien ministre tunisien de l’Intérieur, Lotfi Brahem, avait intenté contre Mondafrique a été jugée irrecevable, le vendredi 21 juin, par la justice française.
L’article de Mondafrique mis en cause, mais sans succès, devant la justice française, évoquait un certain nombre de « scénarios politiques » élaborés par Lotfi Brahem, l’ancien ministre de l’Intérieur du gouvernement Chahed, et ses amis du « Sahel », la région côtière d’où proviennent la plupart des décideurs tunisiens.
Il s’agissait alors pour ces sécuritaires de nommer un des leurs comme chef de gouvernement à la place de Youssef Chahed afin de permettre, dans un second temps, d’écarter le président tunisien, Beji Caïd Essebsi. Le but ultime de ces nostalgiques de l’ère Ben Ali a toujours été d’éloigner du pouvoir les islamistes d’Ennhadha, vécus comme des usurpateurs. A la façon du maréchal Sissi en Egypte. Le Tribunal de Paris a estimé pourtant que la plainte de Lotfi Brahem n’était pas recevable.
Qui diffame qui?
Depuis la publication de l’article voici un an, une vaste campagne de dénigrement avait été lancée sur les réseaux sociaux dont le but a été de dénigrer Mondafrique et son directeur, Nicolas Beau, dont l’intérèt pour la Tuniise aura été constant depuis le 7 novembre 1987, date de l’arrivée au pouvoir de Ben Ali.
Ainsi Lotfi Brahem a pu expliquer que le directeur de Mondafriue avait « du sang sur les mains ». Quant à l’avocat de l’ancien ministre, Habib Zemmali, il avait cru bon d’affirmer, le mardi 18 décembre 2018 sur Mosaïque FM, que les journalistes de Mondafrique avaient été « grassement payés », en argent et cadeaux, par des parties tunisiennes et étrangères pour « mouiller Lotfi Brahem ».
Le risque d’une contre révolution
Les amis de l’ancien ministre de l’Intérieur ont même publiquement évoqué la somme de 700000 euros qui aurait été remise à Nicolas Beau, auteur pourtant d’un livre sur « le vilain petit Qatar » qui ne lui avait pas valu que des amis à Doha. Autant d’accusations dérisoires et diffamatoires.
La question de la participation au pouvoir des mouvements liés à l’Islam politique comme Ennhadha en Tunisie a été posée par les mouvements de mobilisation du printemps arabe en 2010 et 1011. Essentiel pour l’avenir de la démocratie dans le monde arabe et musulman, ce débat mérite mieux que les invectives des héritiers de la dictature du général Ben Ali, encouragés par les monarchies pétrolières et contre révolutionnaires.