Le naufrage meurtrier du samedi 2 juin qui a causé au large de la ville de Sfax en Tunisie une centaine de morts, pour la plupart des Tunisiens, montre à quel point l’exode massif des jeunes de ce pays vers l’Europe a repris depuis 2017.
Les chiffres officiels pour l’année 2017 sont accablants pour la Tunisie. Le nombre de Tunisiens arrivés illégalement en Italie atteint 6150 personnes, soit 7,5 fois plus qu’en 2016. Si l’on ajoute les 3178 migrants interceptés par les gardes-côtes tunisiens, le chiffre des départs de la Tunisie s’élève à près de 9000 tentatives réussies ou échouées.
Il est vrai qu’après la chute de Ben Ali, qui avait marqué un affaiblissement considérable des contrôles, 20000 jeunes tunisiens s’étaient embarqués illégalement vers la Péninsule italienne. Depuis, le flux avait en partie diminué. Nous voici revenus, avec l’approfondissement de la crise économique et sécuritaire qui caractérise aujourd’hui ce pays, à un pic de départs de jeunes clandestins vers l’Europe et notamment l’Italie.