Un quinquagénaire a été tué à l’intérieur d’une échoppe illégale lors de l’application d’une décision de démolition prise dans le gouvernorat (préfecture) Kasserine, l’un des berceaux de la “Révolution”. Au risque de l’embrasement?
Le défunt s’était endormi en surveillant le commerce de son fils, alors que l’équipe chargée de la démolition ne s’est point souciée d’évacuer les lieux avant d’entamer l’opération.
Le drame a eu lieu dans la nuit du 12 au 13 octobre et a suscité de vives réactions sur la toile mais pas que… La fièvre de la contestation semble gagner cette région qui n’a guère tiré profité du « printemps tunisien » de 2011, qui, depuis a tourné à l’hiver sur le plan social et politique. La région marginalisée a été secouée par des heurts entre la population locale et les forces de l’ordre et l’armée a dû intervenir pour calmer les manifestants.
Dans un contexte économique et social anxiogène, l’incident rappelle le sort de Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant dont le suicide par le feu était à l’origine du soulèvement populaire contre le régime de Ben Ali. Presque 10 ans après la révolution, la ville de Kasserine demeure oubliée des pouvoirs publics et la situation risque de dégénérer. Certes, le chef du gouvernement Hichem Mechichi a décidé de limoger plusieurs responsables régionaux suite à ce drame, toutefois, combattre la précarité et la marginalisation figure en tête des priorités de cette région défavorisée. L’Objectif est de mettre fin aux promesses éphémères et au sommeil profond des autorités face à la hausse spectaculaire des taux de chômage et de pauvreté.