Sur l’excellent site Orient 21, le journaliste Thierry Bresillon émet une thèse intéressante sur l’état actuel de la Tunisie où le bilan de l’ancien dictateur, Zine El-Abidine Ben Ali, semblerait réhabilité.
Voici un extrait de ce texte fort bien argumenté sur ces menaces contre révolutionnaires à l’oeuvre plus que jamais dans un pays miné par la crise économique et le sur place politique. Mondafrique avait évoqué les tentatives d’un quarteron de généraux, dont un ancien ministre de l’Intérieur, de prendre le pouvoir à la fin du règne de l’ex président Beji Caid Essebsi, aujourd’ui décédé. Ce qui nous avait valu une campagne haineuse sur les réseaux sociaux alimentée par des boites d’intelligence économique financées notamment par les Emiratis, ces semeurs de troubles dans le monde arabe et méditerranéen.
A l’époque, quelques experts avait émis des doutes peu confraternels sur le scénario noir que nous avions évoqué. Apparemment il n’y a que les sots qui ne changent pas d’avis.
Nicolas Beau, directeur de Mondafrique
« Quand, le 14 janvier 2011, Zine El-Abidine Ben Ali s’envole avec épouse et fils vers son exil saoudien, il emporte avec lui la force d’un régime autocratique devenu soudain illégitime. L’arrestation des Trabelsi (la famille de Leïla Trabelsi, l’épouse de Ben Ali) neutralise le clan qui, avec la protection présidentielle, vampirisait l’économie et l’État depuis le début des années 2000. Cet épilogue inconcevable quelques semaines plus tôt ouvrait une brèche qui révélait un horizon démocratique inespéré.
Dix ans plus tard, l’opinion publique et les commentateurs dressent un bilan désenchanté de cette révolution, et le spectre d’une restauration de l’ordre ancien hante la Tunisie, pourtant épargnée par la répression féroce des élans démocratiques dans les autres pays arabes.
Des fonctionnaires, des responsables et des ministres de l’ancien régime reprennent peu à peu place dans les cercles du pouvoir. De jeunes cadres formés à l’académie du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, le parti au pouvoir jusqu’en 2011) ont investi les nouveaux partis politiques. La complainte du « c’était mieux avant » est devenue un lieu commun, et la nostalgie de Ben Ali s’exprime de manière de plus en plus décomplexée. »
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Ce 14 janvier 2011 qui ébranla la Tunisie