Togo : un sérieux coup de canif dans la liberté de la presse 

Ferdinand Ayité directeur de publication de L’Alternative et Joël Egah, directeur de l’hebdomadaire Fraternité ont été jetés en prison au Togo où ils sont poursuivis pour « diffamation » et « outrage à l’autorité ».

La détention des deux journalistes a provoqué la stupeur générale de leurs confrères et la colère de « Reporters sans frontière »s (RSF) qui a rappelé que le Code de la presse au Togo a dépénalisé depuis 2004 les délits de presse. Le pouvoir togolais prétexte que l’émission a été diffusée sur YouTube, ce qui permet de détenir les journalistes en application du droit commun. L’argument n’a pas convaincu les professionnels des médias togolais et RSF qui estiment qu’il s’agit d’une tentative de faire taire deux voix très critiques envers le régime du président togolais Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005, après le décès de son père Gnassingbé Eyadema.

Le Togo, un des derniers de la classe

Le Togo se classé 74 è sur 180 en matière de respect de la liberté de la presse, selon le baromètre publié chaque année par RSF. L’enquête effectuée par un consortium des médias sur l’utilisation du logiciel d’espionnage Pegasus avait incriminé le pouvoir togolais. Ferdinand Ayité, un des journalistes incarcérés, pourrait avoir été ciblé par Pegas