Après trois mois de manifestations brutalement réprimées, le président Omar el-Béchir est au pied du mur
Aux revendications initiales contre hausse du prix du pain et des denrées de première nécessité, se sont greffées au fil du temps des revendications de plus en plus politiques. La contestation s’est vite transformée en un mouvement réclamant la chute du dictateur Omar-el-Béchir.
Face à cette demande légitime et populaire, le régime soudanais oppose son arme favorite : la répression. Ainsi, selon les organisations de défense des droits humains, plusieurs dizaines de manifestants ont été tués depuis le 19 décembre. Des milliers de manifestants pacifiques parmi lesquels des enfants de moins de 13 ans ont été arrêtés. Des leaders politiques, des avocats, des journalistes et même des médecins sont dans le collimateur des services de sécurité soudanais.
Les militants et dirigeants du Parti communiste soudanais (PCS) sont particulièrement ciblés par le puissant Service national du renseignement et de la sécurité (NISS). Seize membres du Comité central ont été arrêtés. La presse proche du PCS n’est pas épargnée, la rédactrice en chef et des journalistes d’El Midan ont été emprisonnés. En dépit de la répression, l’Association des professionnels soudanais, qui regroupe notamment des médecins, enseignants et ingénieurs, maintient la pression en appelant à des manifestations quotidiennes à travers le pays.