La Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA), ONG anti-esclavagiste en Mauritanie, des organisations de défense des droits humains et des avocats mauritaniens, sénégalais, français et belges ont vu le gouvernemetn sénégalais interdire la conférence de presse qu’ils devaient tenir, ce samedi 30 septembre 2017, au Café de Rome.
Cette conférence de presse n’aura finalement pas lieu à la date et à l’endroit initialement retenus. Les autorités mauritaniennes et sénégalaises n’y étant pas favorables.
Pour rappel, la rencontre avec la presse devait évoquer la grave crise politique et sociale en Mauritanie ainsi que les nombreux maux dont souffre ce pays : l’esclavage, le racisme, la corruption généralisée, la répression brutale de tous ceux qui osent dire non au chef de l’Etat mauritanien et sa volonté de modifier la Constitution pour se présenter à un troisième mandat présidentiel, bien que la Constitution le lui interdise formellement.
L’évocation de tous ces maux n’est donc pas acceptable pour toutes ces autorités qui manœuvrent pour refuser la parole à ceux qui se lèvent pour dire non.
Pour preuve, depuis le 5 août 2017, date à laquelle s’est tenu un référendum, boycotté par l’opposition, visant à modifier illégalement la Constitution, la répression s’est intensifiée.
Un sénateur a été enlevé puis placé en détention, ainsi qu’un sous-officier. 14 autres sénateurs, 4 journalistes et 2 syndicalistes ont été placés sous contrôle judiciaire. Des mandats d’arrêt ont été déposés contre deux hommes d’affaires vivant à l’étranger et tous les sénateurs sont interdits de sortie du territoire.
Les organisations de défense de droits humains, réunies ce jour à Dakar pour apprécier cette situation, ont décidé de poursuivre ce combat sous des formes multiples et variées et qui seront portées en temps opportun à la connaissance de l’opinion.