Une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies est attendue ce week-end au Sahel avec des étapes remarquées à Bamako, au Mali, et Niamey au Niger.
Le seul fait inédit par rapport aux tournées déjà effectuées dans la région par les représentants des cinq pays membres permanents et dix Etats non permanents du Conseil, c’est la présence dans la délégation de l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield. Toutefois, rien n’indique que cela suffira à changer quoi que ce soit à la dégradation de la situation au Sahel.
Des divisions dans les rangs de l’ONU
La mission du Conseil de sécurité suscite d’autant moins d’espoir sur place que ses membres n’ont ni la même perception, ni la même stratégie de la réponse à apporter la crise multiforme au Sahel. Premier contributeur aux financements des opérations de main de la paix des Nations unies, les Etats-Unis continuent de privilégier la coopération bilatérale avec les pays sahéliens pour résoudre la crise sécuritaire dans la région.
La France, de son côté, soutient une approche multilatérale portée à la fois par les Nations unies et la Coalition internationale pour le Sahel qu’elle a activement aidée à créer.
Au moment même où il envoie une mission d’évaluation dans le Sahel, le Conseil de sécurité n’arrive toujours pas à s’accorder sur la possibilité de placer la force conjointe du G 5 Sahel sous le Chapitre 7 de la Charte des Nations unies. Une mesure réclamée par les Etats sahéliens pour assurer le financement pérenne de la force mais refusée par les Etats-Unis.
Vue de Bamako, Niamey ou Ouagadougou, la mission du Conseil de sécurité ressemble plus à un voyage touristique qu’à un événement qui pourrait changer la donne sécuritaire.