Pour les élections générales libyennes qui sont prévues pour le 24 décembre 2021, les premières depuis 2014, les services israéliens devraient soutenir Saddam Haftat, le fils du maréchal Haftat, l’allié des Émirats et des Égyptiens
Des responsables du renseignement israélien ont rencontré en privé ce mois-ci le fils du plus haut chef de guerre libyen, le maréchal Haftar, pour discuter de sa candidature à la présidence de 2021, signe qu’Israël soutient sa candidature, a déclaré une source proche de la réunion au Washington Free Beacon. Saddam Haftar recherche discrètement le soutien de l’Occident pour sa campagne, qui devrait l’opposer à Saif al-Islam Kadhafi, le fils de l’ancien homme fort Mouammar Kadhafi.
Le jeune Haftar est considéré comme un mandataire de son père Khalifa Haftar, citoyen américano-libyen et commandant de « l’armée nationale libyenne » qui prétend faire main basse sur l’ensemble du pays en s’opposant au gouvernement d’union nationale reconnu par la communauté internationale.
L’axe entre Israël et les Emirats
Le soutien des Israéliens au clan Haftat s’inscrit dans la politique menée par Israel, ces dernières années, de jeter des ponts vers les Émiraitis et es Séoudiens, les alliés du chef de guerre libyen. Une victoire de Haftar pourrait conduire à des relations plus étroites entre Israël et la Libye, qui ne reconnaît pas pour l’instant l’Etat juif. Rappelons que ’année dernière, le Maroc, le Soudan, Bahreïn et les Émirats arabes unis ont tous accepté de normaliser leurs relations avec Israël. Une telle reconfiguration ne serait pas pour déplaire aux Français qui en sous mains ont toujours aidé e maréchal Haftat à défendre ses positions sur le plan diplomatique
Lors de la rencontre avec des responsables du renseignement israélien, qui a eu lieu au début du mois, le jeune Haftar a discuté de « la situation dans la région » et de « son aspiration à la stabilité de son pays », ainsi que de son soutien déclaré à « la démocratie dans son pays, l’ordre public », selon la source proche de la rencontre. « Les Israéliens le soutiennent. »
L’ambassade d’Israël n’a pas répondu à une demande de commentaire. On pense depuis longtemps que les agences de renseignement israéliennes soutiennent le père de Haftar, mais le gouvernement israélien ne l’a pas déclaré publiquement.
Les tentatives de programmation des élections en 2018 et 2019, soutenues notamment par les Français alors que tout indiquait qu’un tel scrutin était prématuré, avaient été retardées en raison de la guerre civile dans le pays. Depuis, un gouvernement intérimaire a été mis en place avec un Premier ministre temporaire et un conseil présidentiel qui pourraient contrarier les projets, cette fois démocratiques, du vieux maréchal.
Les liaisons dangereuses de Le Drian avec Khalifa Haftar