Aux Comores, archipel de trois îles à l’ouest de Mayotte, les résultats provisoires des élections doivent encore être validés par la Cour constitutionnelle. Mais les milieux diplomatiques français s’inquiètent déja des conséquences du scrutin sur l’exploitation des possibles ressources pétrolières et gazières du pays.
Depuis 2013, le potentiel en hydrocarbures des Comores suscite en effet les convoitises. « Des tests sismiques ont été effectués et la présence d’un roche-mère similaire à celle du Mozambique voisin a été identifiée » relève un connaisseur du dossier. Les premiers permis d’exploration ont été octroyés à des sociétés junior en 2014. Désormais, plusieurs majors, dont le français Total, l’américain Exxon ou encore le brésilien Petrobras lorgnent sur ce trésor possible qui pourrait toutefois leur échapper.
A travers « la Société nationale iranienne du pétrole » (SNIP), l’Iran bénéficie d’un allié de taille dans l’archipel. Formé à Téhéran, de confession chiite dans un pays sunnite à plus de 95%, Ahmed Abdallah Sambi, ex chef d’Etat et puissant allié du candidat Assoumani Azzali déclaré vainqueur du scrutin par la CENI, pourrait faire la part belle aux intérêts iraniens dans l’archipel. Pour plusieurs observateurs, l’alliance entre ces deux hommes qui n’ont jamais été proches est d’ailleurs liée aux intérêts pétroliers. « C’est un partenariat de circonstance qui donne la garantie à Azzali que les Iraniens s’engageront dans l’affaire. Avec toutes les retombées économiques imaginables pour un chef d’Etat… » confie une source dans l’entourage de la présidence. De son côté, Azzali a noué depuis quelques années de solides relations avec la Chine. De quoi sérieusement préoccuper Paris.