Après la sortie médiatisée du président français contre le pouvoir algérien, les autorités françaises, non sans une certaine incohérence, tentent de renouer des relations totalement perturbées.
Le rapprochement entre le Mali, l’allié d’hier, et la Russie, l’ennemi privilégié, a mis le Président français dans une colère noire. La fureur d’Emmanuel Macron était d’autant plus grande que ces derniers mois il avait montré un soutien sans faille au président tebboune. Lui et son ministre des Affaires Etrangères et inspirateur de la politique africaine, Jean Yves Le Drian, avaient espéré constituer un axe diplomatique solide entre Paris et Alger pour traiter notamment les dossiers malien et libyen.
Le retournement diplomatique algérien en faveur de la Russie, expliquent plusieurs diplomates, pourrait expliquer les scuds violents lancés par Emmanuel Macron, à la surprise générale, contre le pouvoir « politico militaire » algérien. Lle 30 septembre dernier, le président français mettait en cause une « histoire officielle » de l’Algérie qui aurait été « totalement réécrite et qui ne s’appuie pas sur des vérités » mais sur « un discours qui, repose sur une haine de la France ». Du jamais vu, alors que les Présidents français successifs ont toujours pris d’infinies précautions avec nos amis algériens
Après que le président algérien Abdelmadjid Tebboune a affiché son intransigeance en affirmant qu’il ne ferait pas le premier pas pour rétablir des relations diplomatiques plus cordiales avec la France, Paris enchaîne les gestes d’apaisement. La semaine dernière, le président français Emmanuel macron avait entrepris de recoller les morceaux avec Alger et fait savoir qu’il « regrette les polémiques et les malentendus engendrés par les propos rapportés » et était « fortement attaché au développement de la relation ». Dans un premier signe de détente, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, avait salué ces déclarations, y voyant du « respect pour la nation algérienne ».
Un « partenariat » hypothétique
Cette semaine, c’est le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian qui est monté au front. Dans une interview au quotidien Le Monde, ce dernier a affirmé que la France souhaitait une relation « confiante » et un « partenariat ambitieux » avec l’Algérie, au-delà des « blessures » mémorielles qui peuvent « parfois » resurgir.
À l’évidence, les tensions nées ces dernières semaines entre les deux pays ont peu à voir avec les susceptibilités évoquées, mais avec désaccords radicaux sur plusieurs dossiers régionaux, notamment le Mali où Alger a tourné le dos à une relation privilégiée avec Paris pour se tourner vers l’allié russe