Ousmane Sonko renégocie les contrats de pétrole et de gaz

Au Sénégal, le premier ministre, Ousmane Sonko a installé, le lundi 19 août, le comité qui va renégocier les contrats stratégiques signés par l’Etat avec les entreprises étrangères sous les deux mandats de Macky Sall.

 C’était l’une des promesses phares du duo Bassirou Diomaye Faye-Ousmane Sonko : renégocier les contrats signés par l’Etat avec les entreprises étrangères dans les secteurs stratégiques. Pour la concrétiser, le premier ministre sénégalais a procédé, le 19 août dernier, à l’installation d’un comité de renégociation composé d’experts juridiques et fiscaux du secteur de l’énergie. Ils seront chargés de travailler sur les contrats miniers, pétroliers et gaziers conclus durant les deux mandats de l’ancien président Macky Sall.

Le premier ministre veut des spécialistes du secteur parce qu’il faut faire les choses dans un cadre légal, a-t-il insisté lors de son discours d’intronisation. Il n’attend en revanche pas une révolution, seulement une plus grande transparence et un rééquilibrage des contrats signés par l’État du Sénégal, et s’attend à ce que ce soit un combat de longue haleine quoique, dans l’opposition, il avait donné l’impression de vouloir renverser la table.

 

Pas de nationalisation en vue

« En tant que parti politique d’opposition, nous avions eu à regretter et à dénoncer vigoureusement la manière dont les accords et conventions étaient conclus, au détriment, la plupart du temps, des intérêts stratégiques du Sénégal et de son peuple », s’est justifié Sonko avant d’affirmer que « contrairement à ce que certains ont pu avancer : la logique n’a jamais été de venir raser tout, nationaliser comme certains le pensent même. La logique est de travailler de manière rigoureuse, méthodique », a-t-il rectifié.

Les experts dudit comité, eux, doivent s’attendre à des négociations serrées et à « un travail fastidieux qui devra permettre à l’État d’avoir les moyens de poser ou d’imposer la discussion avec les partenaires pour rediscuter, réorienter, ces différentes conventions, dans le sens de beaucoup plus d’équilibre, de gain partagé pour les deux parties ».

L’installation du comité de renégociation intervient au moment où le Sénégal fait ses premiers pas de pays producteur de pétrole et de gaz. Principal pilier de ces contrats, l’ancien président Macky Sall, ne voit pas d’un bon œil leur renégociation. Pour lui, cela aura « des conséquences désastreuses » sur l’économie du pays. Car pour ce type d’entreprises, l’enjeu qui reste la clause de stabilité est négociée dès que les premières recherches de financement sont entreprises.