Ouled Kablia (89 ans), dit « Selman » de son nom de guerre, vient d’être nommé sénateur sur le contingent du président Tebboune. Une façon pour le pouvoir algérien de redorer son blason en utilisant la mémoire de la guerre d’indépendance
Nommé wali, c’est à dire préfet, dès 1963, des fonctions qu’il conservera jusqu’à 1980, Ouled Kablia intègre le ministère algérien de l’intérieur qu’il ne quittera qu’en 2013. Ce long et brillant parcours qu’il poursuit à 89 ans par sa nomination au Sénat, il le doit à ses fonctions de président de l’association des anciens du MALG (ministère des liaisons générales), qui fut l’ancêtre des services secrets durant la guerre d’Algérie. Le redoutable Abdelhafid Boussouf en fut le fondateur et ses proches ainsi que leurs enfants constituent une sorte de puissante confrérie au sein de l’État sécuritaire algérien
Crimes d’État
La nomination au Sénat de l’héritier du MALG traduit l’emprise sur le système algérien d’une police politique née aux origines du mouvement d’indépendance et capable du pire. C’est en effet son chef Boussouf, alias Si Mabrouk, qui pendant les années guerre, règlait les querelles politiques de la façon la plus brutale. C’est ainsi qu’il organisait en 1957 l’assassinat d’Abane Ramda, une personnalité d’ouverture qui contrariait « le clan d’Oudja » qui, avec Boumedienne et Bouteflika, s’était imposé à la tète du FLN naissant.
L’Algérie leur appartient. Circulez. il n’y a rien à voir.