Malgré la tension persistante entre Paris et Niamey, la société française spécialisée dans le combustible nucléaire a annoncé mardi relancer l’exploitation de la mine géante d’uranium d’Imouraren, dans le nord du Niger.
Lors de la pose de la première pierre par Anne Lauvergeon, en mai 2009, Imouraren devait devenir la plus grande mine d’uranium à ciel ouvert du continent. Mais elle avait été mise en sommeil deux ans plus tard, après la catastrophe de Fukushima et la chute des cours qui avait suivi. Si Areva puis Orano n’ont jamais dit renoncer totalement au projet, elles ont joué la montre depuis 2011, malgré la pression des autorités nigériennes socialistes très proches des milieux miniers français.
Dans un communiqué, Orano dit vouloir accompagner « le développement économique et industriel de la région » et affirme que le projet Imouraren est une priorité. Orano « s’engage aux côtés de l’État du Niger pour démarrer l’exploitation des gisements le plus rapidement possible. »
« Les conditions actuelles du marché, avec une hausse favorable du cours de l’uranium, ont permis d’envisager une mise en exploitation d’Imouraren à travers le gisement IMCA 25 peu profond et pour lequel des travaux de découverture ont déjà été réalisés avant 2015. En effet, les équipes d’Orano et d’Imouraren SA ont repris les études effectuées sur ce gisement entre 2016 et 2018 pour actualiser les données et confirmer la faisabilité rapide du projet d’exploitation en mine à ciel ouvert. Les travaux préparatifs ont déjà commencé et se poursuivent sur site avec la réouverture des infrastructures pour accueillir les équipes de construction. »
Areva-Orano avait mis le site d’Imouraren sous cocon et revendu le gros matériel de terrassement en attendant la remontée des cours. Des licenciements nombreux avaient suivi dans les deux mines en fin de vie du consortium. L’enlèvement de sept otages à Arlit, la ville minière du nord, en septembre 2010, avait également plombé les projets dans la région en proie à une instabilité croissante depuis 2009.
« Les travaux de mise en exploitation du gisement IMCA 25 dureront environ trois ans », affirme Orano, qui met en avant ses qualités sociales : « Orano et Imouraren SA adoptent une démarche de partenariat et de transparence, en concertation continue avec les autorités et les parties prenantes locales. »
Orano ne s’était pas fait entendre depuis le coup d’Etat qui a renversé le Président Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023. Elle avait stoppé ses activités du fait de la fermeture des frontières ordonnée par la communauté internationale.