Le Premier ministre de Guinée, Bernard Goumou, a été l’un des derniers à prendre la parole à l’Assemblée générale des Nations unies. Devant une salle vide, il s’est livré à un exercice quelque peu suranné et aussi inutile que fastidieux.
Le Premier ministre a commencé par saluer l’Assemblée au nom de « son excellence le colonel Mamadi Doumbouya » dont il a égrené tous les titres : « chef de la transition, chef du CNRD, chef de l’Etat, chef suprême des Armées. »
Puis il a justifié le coup d’Etat du 5 septembre 2021 avec une épaisse langue de bois : « le CNRD a pris ses responsabilités pour permettre un développement inclusif et durable ». Il a dénoncé la mauvaise gouvernance d’Alpha Condé et la politisation à outrance qui régnaient sous ses deux mandats. Il a enchainé les poncifs pour lister tous les objectifs de son gouvernement : « bonne gouvernance, moralisation de la vie publique, rajeunissement de l’administration » Pour justifier la durée de la transition, Bernard Goumou, a usé de la vieille ficelle du long et nécessaire travail de recensement pour obtenir un fichier électoral exemplaire permettant une élection tout aussi exemplaire… Mamadi Doumbouya en tant que « panafricaniste avéré » (sic) est prêt à relever les défis.
Et pour prouver cette exemplarité, le Premier ministre a rappelé l’organisation du procès du 28 septembre 2009, qui attendait depuis 13 ans. Mamadi Doumboya, chef de l’Etat, chef des Armées, chef du CNRD, panafricaniste avéré l’a fait !