Absent de Libreville, Omar Denis Junior Bongo Ondimba, est perçu comme un sérieux prétendant à la succession de son frère Ali Bongo au pouvoir depuis 2009.
Un portrait signé Jocksy Ondo Louemba
Sources de toutes les peurs et de tous les fantasmes à Libreville et ailleurs, Omar Denis Junior Bongo Ondimba fils d’Omar Bongo Ondimba et d’Edith Lucie Bongo (ce qui fait de lui le petit-fils de Denis Sassou Nguesso, l’actuel président du Congo) est présenté comme l’un des sérieux prétendants au trône du Gabon. Âgé de 27 ans (Il est né en 1994), Omar Denis junior Bongo Odimba communément appelé ODJ a reçu une solide formation anglosaxonne.
Harvard et Oxford
C’est à l’université d’Harvard qu’Omar Denis Junior Bongo Ondimba commence ses études supérieures. Après trois ans passés dans la célèbre université américaine, il y obtient un Bachelor of Arts. Après Harvard, Omar Denis Junior Bongo Ondimba s’envole pour l’Angleterre où il s’inscrit à l’université d’Oxford. Il y obtient un Master of science in African Studies le 2 novembre 2019.
Discret sur ses activités professionnelles mais disposant de participations dans plusieurs entreprises notamment dans la holding familiale Delta Synergie, Omar Denis Junior Bongo Ondimba, réside très souvent au Congo Brazzaville auprès de son grand père et est moins visible à Libreville.
Discret en politique, mais très actif
Sur le plan politique, même s’il n’est pas encore officiellement engagé, il n’en demeure pas moins très actif. On le voit en compagnie de chefs d’États africains notamment Théodore Obiang Nguema de la Guinée Equatoriale avec lequel il célèbre son anniversaire. D’autres images de lui paraissent sur internet où on le voit sous le regard bienveillant et protecteur de son grand-père Denis Sassou
Au niveau du Gabon, il reste plus discret et ne fait aucun commentaire sur le régime de son frère. Malgré les nombreuses rumeurs sur un possible refroidissement de leurs relations, il ne fait rien qui puisse laisser transparaître une quelconque mésentente.
Soutien du mouvement des casseroles
Le mercredi 17 février 2021, las de subir les nombreuses mesures qui impactent leurs conditions de vie (perte de revenus par la fermeture de commerces et l’interdiction de certaines activités commerciales) les Gabonais décident de protester contre l’ensemble des mesures prises par l’exécutif du Gabon pour lutter contre le coronavirus par un concert des casseroles. Initié sur les réseaux sociaux par des Gabonais installés au Gabon, ce mode de protestation pacifique vise à interpeller vivement le régime d’Ali Bongo sur l’accélération de la paupérisation de la population.
Fait surprenant, Omar Denis soutient ce mouvement de protestation pacifique en se faisant filmer une casserole à la main. Le geste est bien perçu par l’opinion publique gabonaise, toutefois « le concert des casseroles » ne prospère pas au Gabon et est réprimé dans le sang par le pouvoir de Libreville bien décidé à ne rien laisser passer.
Dès lors, la presse lui prête de plus en plus des ambitions présidentielles et qu’on présente le pouvoir de Libreville de plus en plus méfiant à son égard, Omar Denis se retrouve dans une situation qui manque de dégénérer en incident majeur entre le Gabon et Congo.
Incident à la frontière Congo-Gabon
Le 18 avril 2021, Fidèle Anjoua grand frère d’Omar Bongo meurt. Le 23 avril 2021 Omar Denis Junior Bongo Ondimba décide de se rendre par la route aux obsèques à Franceville (Haut Ogooué) de son grand père selon la tradition bantoue. Arrivé à la frontière, sa délégation de 59 personnes est accueillie par un dispositif militaire renforcé disposant d’armes lourdes (composé notamment d’éléments de la Garde républicaine), les militaires refusent de laisser passer la délégation dans sa totalité et demandent à Omar Denis de ne rentrer au Gabon qu’avec une dizaine personnes, le reste devant rebrousser chemin. Omar Denis refuse et rebrousse chemin avec sa délégation. S’il n’y a pas de réaction officielle du pouvoir gabonais, la presse pro-pouvoir n’y va pas de main morte en affirmant : « Parti du Congo, Omar Denis Junior Bongo veut entrer au Gabon avec… 45 hommes armés ». Il est vrai que lors d’une précédente visite dans le Haut Ogooué, Omar Denis avait été triomphalement accueilli et que cela avait fortement déplu au pouvoir gabonais …
Bongo vs Bongo
Si Omar Denis laisse planer le doute sur ses intentions et ses ambitions politiques, rien ne permet d’affirmer qu’il ne franchira pas le Rubicon en se présentant à la prochaine élection présidentielle Gabonaise de 2023 ou celle qui suivra. Une chose est certaine, si Omar Denis Junior Bongo Ondimba se lance à la conquête du pouvoir au Gabon, il affrontera un autre Bongo.
Reste à savoir lequel: Frédéric, le représentant d’une partie de l’appareil sécuritaire, ou Nourreddine, le fils d’Ali qui se vit comme le successeur naturel.
Ce pays semble devenu définitivement une monarchie…