Depuis 2015, le scénario est toujours le même : l’Iran nie avoir l’intention de construire une bombe nucléaire mais chacune de ses initiatives y conduit. Ainsi, les Iraniens ne s’étaient pas caché de produire de l’uranium enrichi à 60 % sur leur site de Natanz, et en quantité suffisante pour alimenter au moins un engin nucléaire.
Mardi 22 novembre, des responsables iraniens ont déclaré, que l’Iran avait commencé à produire de l’uranium enrichi de qualité quasi militaire sur un second site nucléaire fortifiée, à Fordow. Cet uranium enrichi à 60%, peut ensuite être rapidement converti en uranium enrichi à 90% et si les quantités sont suffisantes, elles autorisent la production d’une bombe nucléaire. Produire de l’uranium hautement enrichi à Fordow, après avoir décidé d’en produire à Natanz laisse penser que l’Iran envisage de produire simultanément un deuxième engin nucléaire.
Les Iraniens ont expliqué mardi que la décision d’enrichir l’uranium a plus de soixante pour cent sur un second site était une réponse à la réprimande officielle de l’agence de l’énergie atomique. L’AIEA avait reproché à Téhéran de ne pas avoir coopéré avec des Nations Unies.
Depuis avril 2021, l’Iran a produit 62,3 kilogrammes d’uranium enrichi à 60%. Pour donner une idée de la rapidité de sa production, l’Iran a produit près de 7 kg de ce matériau entre août et octobre 2022, a récemment rapporté l’AIEA.
Les responsables occidentaux estiment que quelques semaines seront nécessaires à l’Iran pour convertir suffisamment de matériel de qualité militaire enrichi à 90 % pour au moins une arme nucléaire. L’Iran accumule aussi rapidement de l’uranium enrichi à 5 % et 20 %, qui peut ensuite, assez rapidement être converti en uranium hautement enrichi.
L’AIEA a déclaré que les plans de l’Iran vont bien au-delà de l’assemblage d’une ou deux bombes nucléaires. L’Iran prévoit d’installer 14 nouvelles cascades de machines plus avancées à Fordow pour produire de l’uranium enrichi à 5% et 20%. Celles-ci remplaceront les six cascades de machines de première génération actuellement installées. Chaque cascade représente environ 166 machines.
L’agence a également déclaré que l’Iran prévoyait de construire un deuxième bâtiment de production d’uranium enrichi à Natanz, capable d’abriter plus de 100 cascades de centrifugeuses.
Si l’Iran mettait en œuvre ces plans, la voie serait ouverte à une production massive de combustible nucléaire.
Il semble que la guerre en Ukraine a changé la donne des relations irano-occidentales. L’Iran semble se moquer désormais d’un engagement quelconque dans le cadre d’un accord nucléaire bis. Le message que les ayatollahs envoient au monde est que rien ne les empêchera de construire un arsenal nucléaire, si tel est leur bon plaisir.
Si les bombes nucléaires sont autant bannies, pourquoi alors les pays qui veulent en dissuader l’Iran d’en avoir, en ont par centaines ou des milliers. Pourquoi ne parlez-vous pas d’Israël qui possède des centaines d’ogives nucléaires !