Niger, Marc Eichinger, mi barbouze, mi lanceur d’alerte

Vrai ou faux espion ? Ex agent de renseignement ?Lanceur d’alerte ? On ne sait pas trop qui est vraiment Marc Eichinger, qui buzze sur les medias sociaux en dénonçant les détournements de fonds dans les contrats d’armement.

Interviewé par Denis Robert sur@ Le Media https://www.youtube.com/watch?v=sUstgchVPKw&feature=emb_title

Affirmant avoir passé sept ans au Niger de 2013 à 2020 sur la sécurité d’une installation pétrolière, Marc Eichinger embrase les réseaux sociaux ces derniers jours dans une interview vidéo où il revient sur des détournements de fonds révélés ces dernières semaines au ministère de la Défense. ‘  « On parle de contrats fictifs, de surfacturation. Il (le gouvernement du Niger) a acheté des hélicoptères russes alors que nous (la France), on a l’opération Barkhane, que le contribuable français paye entre 600 et 700 millions d’euros par an pour Barkhane», affirme-t-il.

Déja le désastre Uranim

Eichinger, qui était interviewé par le journaliste Denis Robert sur Le Media, s’est surtout étonné de l’absence de réaction de la France. « Madame Parly, elle est au courant de rien. Pendant trois ans, le budget de la Défense, il a été détourné et madame Parly, elle a rien vu ? Elle a rien lu ? »

Le personnage, mi-comptable mi-barbouze, se définit comme un chasseur de scandales et a publié plusieurs livres ces dernières années, dont un sur le désastre Uramin qui a fini par emporter Anne Lauvergeon et le groupe Areva dans son sillage.

« Ce petit blanc….. »

Dans sa récente interview, il s’en prend nommément à deux ministres du gouvernement du Niger, dont l’un, ex ministre des Finances, a été cité dans une étrange affaire de commissions circulaires à partir d’Areva, connue au Niger sous le nom d’« Uraniumgate. » Actuellement ministre sans portefeuille au gouvernement du Niger, il a répliqué sur son compte Twitter à « un petit blanc qui croit que l’Afrique, c’est encore les colonies. »  Très remonté, le ministre a accusé Eichinger de recycler « les ragots déjà servis aux Nigériens ». « Le moment de vérité viendra », a-t-il conclu.

Les accusations d’Eichinger ont aussi suscité une certaine effervescence dans les milieux politiques franco-nigériens, sans doute inquiets d’un éventuel rebond français de l’audit scandaleux.

Révélant des dizaines de milliards de francs CFA de détournements au ministère de la Défense, à travers des intermédiaires très proches des plus hautes personnalités du pays, civils et militaires, l’audit n’a toujours pas été publié, deux mois après son évocation par le ministre de la Défense dans une conversation privée enregistrée à son insu.

La sécurité de la raffinerie de pétrole de Zinder, à un millier de km de la capitale du Niger, était effectivement confiée à des Français à la période où Eichinger dit y avoir travaillé.