La candidature du chef de file de l’opposition Hama Amadou, principal challenger du candidat socialiste Mohamed Bazoum, a été invalidée vendredi soir par la Cour Constitutionnelle statuant en audience publique. Une mauvaise nouvelle pour la démocratie au Niger.
La Cour constitutionnelle lui applique l’article 8 du code électoral qui exclut de la liste électorale « les individus condamnés définitivement pour délit à une peine d’emprisonnement ferme égale ou supérieure à un an et non réhabilités.» « Considérant que dans ces conditions, le sieur Hama Amadou ayant été condamné à une peine d’un an d’emprisonnement ferme, n’est pas éligible à l’élection présidentielle 1er tour du 27 décembre 2020. »
Ultimes démarches
L’avocat de Hama Amadou, l’ancien bâtonnier Daouda Samna, avait tenté d’ultimes démarches juridiques ces derniers jours, sans succès, auprès de la Cour d’appel de Niamey, pour former opposition de l’arrêt qui a condamné l’opposant en son absence et demander la révision du casier judiciaire.
Les dix autres candidats invalidés sont ceux qui n’ont pas produit les pièces ou payé la caution de 25 millions exigée, y compris le cheikh Boureima Abdou Daouda, qui avait fait un ultime appel aux bonnes volontés vendredi.
La Cour a donc validé 30 autres candidatures, au premier chef desquelles celle de Mohamed Bazoum, le successeur désigné de Mahamadou Issoufou, dont le fils est le directeur de campagne. Ces derniers jours, des procédures judiciaires ont été introduites contre Bazoum sur l’authenticité des pièces d’état-civil versées à l’appui de sa candidature pour prouver sa « nationalité d’origine », contestée par ses détracteurs.
L’invalidation du candidat principal de l’opposition, qui a fait une spectaculaire démonstration de popularité ces dernières semaines à l’occasion de plusieurs meetings dans l’ensemble des régions, est une mauvaise nouvelle, malheureusement attendue, pour l’inclusivité et la qualité des élections à venir, après deux mandats du Président Mahamadou Issoufou.