Malgré un fort taux de croissance économique, plus de 41 % de la population du Niger vit toujours en situation d’extrême pauvreté. Une situation due à l’explosion démographique du pays, selon le gouvernement, qui vient de mettre en place un office de la population dans le but de réduire le nombre de naissances. Un papier de France 24
C’est l’une des croissances démographiques la plus rapide au monde. En quarante ans, le Niger est passé d’une population de 4 millions d’habitants à 24 millions, avec un taux de natalité moyen qui dépasse désormais 7 enfants par femme. Un sujet pris très au sérieux par le gouvernement, qui vient de mettre en place un « office de la population ». Ce nouvel organisme doit permettre de contrôler la rapide progression démographique, qui « contrarie les capacités d’épargne des familles », a annoncé la présidence dans un communiqué publié fin avril.
Pour remédier à cette situation, le président, Mohammed Bazoum, a promis de généraliser la construction d’internats pour jeunes filles dont la scolarité sera totalement prise en charge par l’État. Le gouvernement a également lancé une campagne de sensibilisation auprès des chefs traditionnels pour combattre les mariages précoces, qui demeurent un fléau national. Selon l’Unicef, 76 % des filles sont mariées par leurs familles avant l’âge de 18 ans, dont 28 % avant l’âge de 15 ans, souvent pour des raisons économiques.
Pour faire le point sur la situation démographique du Niger et les propositions du gouvernement en la matière, France 24 s’est entretenu avec Benoît Toulouse, chercheur-associé au laboratoire Pléiade, spécialiste des questions géographiques et démographiques en Afrique de l’Ouest.