C’est un joli coup médiatico-diplomatique que vient de recevoir Mohammed VI en se rendant au Sahara occidental pour y célébrer le quarantième anniversaire de la marche verte, qui a permis à son père Hassan II en 1975 de récupérer ce vaste territoire désertique occupé par l’Espagne. Cette visite toujours en cours ce dimanche 8 novembre a fortement indisposé Alger, mais a également mis le Polisario-qui réclame l’indépendance de ce territoire hors de lui. D’ailleurs, Rabat n’y est pas allé par quatre chemins pour signifier aussi bien à l’Algérie qu’à l’ONU le changement de ligne diplomatique. En effet, le Maroc se veut désormais intraitable sur ce dossier, en tournant la page des « concessions » que les autorités de ce pays accordaient pour trouver une solution à un conflit qui dure depuis quarante années. A ce propos, l’ambitieux plan d’investissement portant sur plusieurs milliards de dollars a pour objectif de doter le Sahara des infrastructures économique et sociales nécessaires à la régionalisation avancée que le royaume chérifien a commencé à mettre en place depuis deux mois. Selon des sources bien informées à Rabat, le Maroc ne compte faire dorénavant aucune concession à l’ONU ni au Polisario. « Le Sahara occidental est une région du Maroc dont la population va s’autogérer comme ce sera le cas dans les autres régions du pays. Pour nous, le dossier est clos », a confié à Mondafrique un ministre du gouvernement chérifien. Rabat semble vouloir pousser l’avantage face aux flottements qui caractérisent la situation à Alger et à Tindouf où les prises de décision sont paralysées en raison des maladies d’Abdelaziz Bouteflika, président algérien, et de Mohamed Abdelaziz, patron du Polisario.