A Paris, le nom du ministre du Commerce ivoirien Jean-Louis Billon est de plus en plus cité dans les reunions de prospectives du Quai d’Orsay et des services de renseignement. Cinquantenaire « métis » entré en 2012 dans le gouvernement ivoirien sous la présidence d’Alassane Ouattara, Billon a l’avantage d’être issu d’une famille influente et fortunée. Son père, Pierre Billon, ami intime de Félix Houphouët Boigny et de Henri Konnan Bédié a légué à sa progéniture l’empire « Sifca », le premier groupe privé ivoirien, numéro un africain de l’huile de palme et du caoutchouc. Sous l’ère Gbagbo, Billon tisse des liens privilégiés avec Paris. Marié à l’une des filles de Charles Providence Gomis, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, il est reçu à l’époque régulièrement par les conseillers Afrique de l’Elysée, d’Yves Bonnecorse à André Parant en passant par Bruno Joubert. Tous ont prédit un fabuleux destin à ce jeune homme encore discret mais bénéficiant d’un solide réseau en Europe et en Afrique subsaharienne. Au moment de la crise post électorale de 2010, c’est l’armée française qui s’était chargée de l’exfiltrer de Côte d’Ivoire. Du côté de la DGSE, un officier affirme que Billon « est suivi depuis quelques années ». Il « pourrait être le véritable dauphin de Ouattara » lâche un haut diplomate francais.