Méditerranée, amère frontière

Dans un livre publié par Actes Sud le 2 octobre sous la direction de Natalie Levisalles et Caroline Moine, des récits venus de tous horizons, mais portés par une même solidarité, réagissent à l’incroyable aventure de SOS Méditerranée qui sauve des milliers de personnes humaines condamnées à une mort certaine en Méditerranée. A paraitre le 2 octobre.

Depuis le 18 juillet 2019, SOS MEDITERRANEE et Médecins sans Frontières (MSF) sont de retour en mer avec un nouveau bateau, l’Ocean Viking, afin de reprendre une activité de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale. On ne dira jamais assez combien le positionnement de cette association est juste qui se place sur un terrain strictement humanitaire et légaliste. Son objectif, dans le strict respect du droit maritime, est simplement de sauver des vies humaines en perdition en haute mer et non de définir ce que doivent être le politiques migratoires des pays concernés.

Après l’Aquarius, l’Ocean Viking

Créée en 2015, SOS MEDITERRANEE est une association civile et européenne de recherche et de sauvetage en haute mer, présente en Allemagne, France, Italie et Suisse. Elle est née en réaction à l’arrêt des opérations de secours des États européens entre la Libye et l’Italie.

Ses missions sont de secourir les personnes en détresse, de protéger les personnes secourues et de témoigner de la réalité de la migration, dans toute sa diversité.Malgré le terme mis à l’affrètement de l’Aquarius en décembre 2018 à la suite d’entraves administratives, politiques et judiciaires, SOS MEDITERRANEE est restée mobilisée pour retourner sauver des vies en mer.

Affrété fin juillet 2019, l’Ocean Viking poursuit sa mission aussi urgente que vitale, pour quelque 30 000 personnes sauvées depuis mars 2016. À terre, la mobilisation citoyenne demeure intacte, portée par plus de 500 bénévoles actifs partout en France qui sensibilisent l’opinion publique sur le sort des hommes, femmes et enfants qui tentent chaque jour de traverser la Méditerranée au péril de leur vie.
Ce recueil de courts récits, francophones ou traduits, est, à sa manière, une contribution à la forte et belle mobilisation citoyenne internationale qui accompagne SOS MEDITERRANEE depuis ses débuts.
“Nous avons demandé à seize écrivains des textes évoquant les migrations, l’exil, les relations entre l’Europe et les pays du Sud, le cimetière qu’est devenue la Méditerranée… Certains de ces écrivains vivent au Sud de la Méditerranée et en Afrique, les régions d’où viennent les migrants. D’autres vivent en Europe, dans les pays où ils arrivent. Le lecteur découvrira un livre qui réunit un hymne à la Méditerranée de José Carlos Llop, un souvenir très personnel de Leïla Slimani, la solitude du déraciné évoquée par Samar Yazbek, l’ironie décapante de Gauz, le poétique changement de perspective d’Antonio Muñoz Molina… En tout seize textes très forts, très différents les uns des autres, émouvants souvent, intimes parfois, qui racontent l’espoir d’une autre vie, l’horreur rencontrée en chemin ou la déchirure de l’exil. Et même de fragiles instants de joie ou de douceur.”



(1) Avec les contributions de :Aminata Aidara • Meryem Alaoui • Christos Chryssopoulos • Gauz • José Carlos Llop • Charif Majdalani • Andrea Marcolongo • Antonio Muñoz Molina • Wilfried N’Sondé • Leïla Slimani • Mahmoud Tawfiq • Menekse Toprak • Samir Toumi • David Wagner • Samar Yazbek • Fawzia Zouari

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)