MBS sème la zizanie dans la presse officielle algérienne

Dans son édition du 06 Septembre, le journal Arabophone El Khabar titre en première page « la position historique de Riyadh envers l’Algérie » où le journaliste prétend que le représentant diplomatique de MBS a rendu visite au général Nezzar à son domicile à Alger dans le Val Hydra. Or, le premier concerné par cette affaire a apporté un démenti catégorique à ladite visite à travers un communiqué diffusé à travers le journal électronique « Algérie patriotique » dirigé par son fils Lotfi.

Le jour même, « Algeriepatriotique » a réagi aux élucubrations d’une presse qui joue les troubles fêtes en déclarant ceci, « Nous publions le démenti adressé par le général à la retraite Khaled Nezzar à nos confrères du Soir d’Algérie et d’El-Khabar, suite à une information faisant état d’une rencontre que l’ancien ministre de la Défense nationale aurait eue avec l’ambassadeur d’Arabie Saoudite à Alger ».

Le communiqué est signé par l’ancien ministre de la défense et membre du HCE au début des années 90.

« Vous avez publié dans votre édition du dimanche 6 septembre 2023, une information selon laquelle j’aurais reçu en mon domicile Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur du Royaume d’Arabie Saoudite à Alger. Je tiens à démentir formellement cette information. » écrit-il.

La question qui mérite d’être posée est la suivante : que cache la sortie de telles scoops et pourquoi des journaux ayant pignon sur rue se laissent manipuler par des sources suspectes ? Après l’affaire des émiratis liés à l’espionnage pour le compte du Mossad, l’Arabie Saoudite, à son tour, est invitée à s’impliquer contre son gré à un débat intérieur de l’Algérie.  

Les déboires judiciaires du général Nezzar avec la justice helvétique ont occupé l’espace médiatique au point que le ministre des affaires étrangères, Ahmed Attaf, lance des menaces préludes à une crise diplomatique. En réalité, sous le calme apparent, une guerre des clans couve sous les pieds d’un système qui peine à se stabiliser. Qui a intérêt à compromettre des états en lançant des mensonges qui seront démenti en quelques heures ?  

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)