Mauritanie, un colonel démis pour avoir dénoncé le racisme

Le colonel Sidi Ould Bilal a été demis de toute fonction pour avoir publié un livre intitulé : « la Mauritanie, la racine » dans le quel, il  dénonce les discriminations dans les quelles vivent les Haratines (la communauté noire arabisée de Mauritanie).

Ce militaire  revient sur les origines de l’ensemble des composantes nationales y compris les différentes tribus maures méconnues. Cela n’a pas plu la hiérarchie militaire qui lui  vaut la révocation purement et simplement au sein de l’armée.

Des voeux pieux

Apparemment, la grande marche du président Mohamed Ould Abdel Aziz contre les discriminations et le racisme n’a eu aucune conséquence concrète. La hiérarchie militaire n’est pas concernée par l’application de loi au point de limoger un haut gradé en ayant dénoncé le racisme et l’exclusion.

VOICI LES EXTRAITS DE SON LIVRE

Le debay (ou edebay) est un village harratine, c’est le singulier de adouaba ; cette appellation est une déformation linguistique du mot débéh, qui se traduit en dialecte soninké, par village. Le debay harratine se veut une réplique du débéh soninké avec ses édifices et ses configurations architecturales. Les cases qui font offices de logements sont disposées suivant la même anarchie des tentes d’un campement de nomade. En réalité, les adouaba n’ont de village que leur appellation, se sont de véritables hameaux, ou régne la pauvreté, les maladies et la misére ; des taudis dans lesquels, est confinée la population harratine.

Dans ces adouaba, vivent des milliers de harratine à la recherche d’une liberté hypothétique entre les siens ou d’une autonomie de façade, loin de toute pression directe, à caractère ségrégationniste. Les harratine d’un debay se singularisent par leur appartenance à une collectivité tribale commune ou homogène. Ayant complètement perdu leurs racines primitives, les harratine se spécifient les uns des autres par la tribu d’affiliation de leurs ex-maitres ; certains d’entre eux éprouvent une certaine fiérté de clamer haut et fort leur appartenance à la tribu de leurs anciens maitres. Cette dépendance affichée par beaucoup de harratine, fait la notoriété de l’ex-maitre, car c’est une preuve que ces harratine là, sont toujours sous l’hégémonie de l’emprise tribale et de l’influence de sa féodalité. Une satisfaction morale à caractere psychologique est ressentit alors chez ces harratine, à qui on attribut le titre de « cousin » ; sachant qu’il n’y a aucun lien de sang entre eux. Par ce cousinage théorique, la joie se lit sur le visage du harratine soulagé par cette « considération honorifique» qui le rapproche de ses anciens maitres.

D’autres harratine pensent que le fait de porter le nom de la tribu de leur ex-maitres, n’est qu’une continuité voilée de l’exploitation servile qui ne les rappels qu’un passé plein de souffrances et de châtiments.

Les adouabas, sont généralement situés dans les régions du Sud du pays, que limites au Nord la route de ‘’l’Espoir’’ qui traverse le territoire d’Ouest vers l’Est. Dans ces zones on ne dénombre pas moins d’un millier.

Les harratine vivent ici isolés en marge de la communauté tribale d’appartenance coutumière, dans des conditions misérables extrêmement difficiles, ils sont laissés à leur propre compte avec une indifférence indescriptible et en totale autarcie.

Les terres où ils ont élu domicile, sont généralement très pauvres, sans aucune espèce d’importance et n’ont aucune valeur fonciére ou stratégique.

Les sites des adouaba sont difficiles d’accès, souvent proches d’une zone de culture agricole (grayer, toumren, oueds, palmerais…). Les terres appartiennent à la collectivité tribale ; sous l’autorité du chef de tribu qui les gèrent en tant que propriétés familiale. Les harratine pratiquent sur ces terres une agriculture de saison, les conditions de réussite d’une campagne dépendent de l’importance de la pluviométrie. Les récoltes qui constituent l’une des maigres sources de revenu alimentaire des harratine, sont disposées dans des cases surélevées (kroukrou) qui les protégent de l’humidité et des termites.

Les récoltes céréalières sont l’une des sources de survie alimentaire les plus convoitées, car elles sont à la base de la préparation des recettes et des variétés de nourritures, mais aussi une alimentation très appréciée par les quelques animaux de bas jalousement soignés. La récolte est aussi l’occasion ou les propriétaires terriens qui usent de leurs droits fonciers coutumiers, mais aussi les liens sociaux qui les unissent aux harratine, d’extorquer une bonne partie de la moisson aux cultivateurs, estimant cela un droit légal.

Certains harratine possèdent des animaux, qu’ils ont pu obtenir grâce à leur travaille dans le gardiennage des grands troupeaux des tribus nomades. En dehors des activités liées à l’élevage, l’agriculture, les harratine immigrent dans les grandes villes ou les pays limitrophes, et travaillent dans des secteurs générateurs de revenus ; ils reviennent avec des biens matériels mais aussi avec des idées.

L’organisation sociale du debay, est généralement confiée à une personne agée (chikh edebay) dont l’autorité est symbolique, rarement reconnue par les autochtones et ignorée par l’administration locale. Les instructions sont généralement dictées de loin par les décisions de la chefferie féodale de la tribu.

Dans les adouaba il n’y a aucune structure judiciaire légale ; les conflits, les litiges sont résolues par les bons offices des personnes âgées ou soumis à l’appréciation de la seigneurie tribale qui tranche souvent de manière aléatoire ou subjective. Le chef de tribu auquel est affilié traditionnellement l’edebay, peut se déplacer pour trancher d’une question relevant du droit juridique ou déléguer un de ses représentants. Il est reçut avec faste et les honneurs dus à son rang d’aristocrate. Cet homme à toujours raison, ses décisions qui ne relèvent que de ses intérêts propres, n’ont souvent aucune référence juridique. Il donne ses solutions, que tous sont tenues d’accepter faute de quoi, des représailles de divers natures allant du blâme simple à la négation sociale jusqu’à l’expulsion totale du village. La punition peut avoir un caractère divin que le fautif purgera dans l’au-delà par damnation de l’éternel. Le chef de tribu peut jetter une malédiction ou un mauvais sort a un harratine ou à sa famille ce qui engendrera un malheur qui peut se manifester sous plusieurs formes (maladies, malformation de bébé à la naissance, mort subite, folie…) ; les harratine sont obsédés par l’idée d’une punition en rapport avec l’intervention divine (tazabout) à leur encontre.

A la fin de chaque sentence, le juge reçoit des dons de diverses natures, tirés des maigres ressources des habitants, qui font une collecte afin de remplir un ou plusieurs sacs de céréales ou lui « conduire » quelques têtes animales domestiques. Ces seigneurs ont une autorité psychologique sur cet ensemble qui lui renouvelle à toute occasion, son allégeance et sa disponibilité à œuvrer toujours dans le sens de l’intérêt de la tribu et de son chef traditionnel. Le départ du chef de tribu ou de son représentant est accompagné par des youyous de jeunes filles et des percussions de la neifara (flute traditionnelle) melée au grondement du tobol (tambour) et des exercices très physiques de dance traditionnelle.

La vie quotidienne dans l’edebay se résume au simple ; mais aussi elle n’échappe pas aux difficultés que peuvent engendrer une vie communautaire très peu organisée. Le manque d’instruction, l’obscurantisme religieux, l’analphabétisme et l’anarchie dans les relations sociales et humaines, caractérisent le rythme de vie journalier de la population harratine des adouaba. De cet état de fait, il en resulte un jargon Hassan très mal agencé et très mal soigné, car mal appris dans sa version primitive. Ainsi les harratine éprouvent une géne, quand ils parlent le dialecte Hassan, ce qui provoque une certaine moquerie chez beaucoup de hassanophone.  

Les conditions d’hygiènes sont désastreuses, la bouse et la crotte animale s’entassent autour des cases, l’odeur nauséabonde des poubelles et des urines animales sont presque permanente. La misère, la pauvreté et la malnutrition se lisent sur tous les visages. De ce fait, les malades sont nombreux et ne trouvent personne pour les soulager.

A l’intérieur des cases, aucun mobilier en dehors d’une sorte de sac en cuir tanné ou s’entassent de vieux loques d’habits ; une vielle natte en tige de bambou et quelques coussins noircis par le temps, servent d’ameublement. De vieux ustensiles de cuisine sont jetés en vrac autour de la case.

Les murs des cases sont usés par les intempéries et l’imperfection de la battisse, quelques branches soutiennent la charpente du logis pour lui donner une certaine rigidité.

Une petite ouverture au milieu du mur fait office de fenêtre, de haut, la toiture en forme de cône, est faite de pailles solidement aménagées, interdisant toute infiltration de l’extérieur.

La nuit, toute la famille s’entasse à l’intérieur, sans aucune espèce de restriction ou de gène. Sur l’un des flans de la possession qui limite la propriété familiale, est érigé un petit enclos très salle pour animaux domestiques.

Les femmes enceintes, les bébés, les personnes âgées ou fragiles ne peuvent compter sur aucune structure sanitaire ou d’assistance publique. En absence des structures d’éducations collectives les enfants sont livrés à eux même, quelques uns surveillent les animaux d’autres dans les corvées d’eau ou de bois sinon ils divaguent autour des cases, sans aucune forme d’attention. Cette marmaille est généralement nue et salle, quelquefois on l’habille en haillons.

Les adouaba ne disposent pas de mahadra ni d’écoles au sens large du terme. Les rares debay qui disposent de lieu de cultes (une cour, un enclos ou une simple case …), ne les fréquentes qu’occasionnellement. La religion n’est pratiquée que dans son aspect de façade ou rudimentaire.

L’eau de consommation locale est tirée à partir de puits insalubres ou d’un marigot qu’on partage souvent avec les animaux de passage.

Les femmes quant à elles s’occupent dans les travaux ménagers, pillent le mil, dans des conditions assez difficiles. Elles se marient très jeunes et leurs rôles se limite à faire des enfants et les travaux de ménages. La nuit, les jeunes organisent des soirées de dances folkloriques ou de medh (louanges au prophète Mohamed SAW) ; cet aspect cantique de la chanson liturgique propre au harratine (un gospel), constitue l’un des rares moments de distraction. Beaucoup des adouaba, quand ils n’ont pas d’appellation spécifique ; portent le nom de la famille du maitre ou celui de sa fraction tribale d’appartenance. Aujourd’hui, le sobriquet debay, a une connotation péjorative dans les milieux de la composante maure.

Au début du 20ème siècle, le colonisateur a mis en place le système du « diambourisme » dans les différents postes administratifs et chefs lieux de commandement militaire. Le diambourisme vient du mot « diambourg », c’est un mot composé de « diam » qui signifie esclave en wolof et de «bourg » qui veut dire petite ville en zone rurale en français, ce qui donne le sens global d’esclave de village.

Ce système consistait à accueillir les esclaves qui arrivaient à échapper à l’oppression et à l’exploitation de leurs maitres, il permet aussi de protéger les esclaves des poursuites et des représailles des esclavagistes. Si le ou les esclaves se faisaient prendre, le châtiment peut aller jusqu’à la mise à mort du ou des fugitifs ; l’objectif est de dissuader d’éventuels candidats à l’évasion. En cas de réussite, des sanctions sont prises par les maitres à l’encontre des familles des fuyards.

Des centaines de familles d’esclaves vont alors élire domicile, dans des hameaux autour des postes de commandement français. Ici, dans ces nouveaux postes, en dépit de la précarité de leur situation, les esclaves trouvent le colonisateur beaucoup plus clément que leurs oppresseurs de maitre.

Ainsi ce nouvel exode va créer une nouvelle donne, qui incitera l’administration coloniale à revoir sa politique d’occupation mais aussi de ne pas être en contradiction avec les vertus des droits de l’homme. Le contexte politique, social et religieux mais aussi la réalité du terrain (tribalisme, mœurs, coutumes) sont des paramètres qui opposent beaucoup de contradictions aux vertus des droits humains.

Face à ce dilemme, les colons vont pratiquer la politique de l’Autriche ; l’administration coloniale va désigner une autorité chargée justement de mettre en exécution cette politique de gestion d’exode massif de personnes assoiffées de liberté. Cette autorité, va être choisie parmi les fonctionnaires à la solde du colonisateur, elle est issue de la communauté négro-africaine d’origine mandé, elle sera appelé par les autochtones « chikh edebay » c’est-à-dire chef du village. Sa gestion se relèvera plus tard pleine de contradictions.

Les adouaba les plus célèbres, situés autour des postes coloniaux, qui avec le temps vont évolués vers le statut de moughataa (préfecture) sont :

– Edebay legouareb (Rosso)

– Edebay Mederdra

– Edebay Aleg

– Edebay Moudjéria

– Edebay ghadima (Kiffa)

– Edebay Mbout

– Edbay Tamchekett

Beaucoup de ces esclaves nouvellement libérés, vont changer d’identité et /ou de région ou intégrés des communautés autres que la leurs pour échapper aux représailles des esclavagistes. D’autres, sous d’autres cieux, vont greffer à leur prénom des patronymes du genre : sy, diop, fall, dieng, coulibaly, diarra…. pour pouvoir être accepté ou s’intégrer dans la société négro-africaine qui n’a jamais voulu les admettre, en dépit de leur maitrise de la langue, de la culture et de la coutume de ces derniers. Dans les villages négro-africains ils ont toujours porté le substantif de naarthiapato, ou souragha (sens péjoratif du mot maure).

Notons que la colonisation du pays a trouvé l’avis favorable de deux éminents érudit de leur époque à savoir cheikh saadbouh ould cheikh Mohamed vadel et baba ould cheikh sidiya qui ont fait savoir que la pénétration coloniale dans le pays n’a pas que des inconvénients, rejoignant ainsi les propos du présidant français Nicolas Sarkozy à Dakar. Parmi les avantages de cette colonisation l’arrêt des guerres intertribal, la création des quartiers de la liberté pour les esclaves à M’BOUT, MOUDJERIA, ALEG, TAMCHEKET, KIFFA…

Après la proclamation de l’indépendance du pays, l’organe exécutif était composé essentiellement à quelque élément prés, de chefs de tribus, de chefs de villages de notabilités, de marabouts et d’une poignée de négro-africains à la solde du gouvernement de l’époque. Ce groupe de féodaux était le principal détenteur d’esclaves et de valets ; en dépit de la constitution de la république, en dépit des lois et règlements solennellement promulgués et décrétés par l’état ; en dépit de l’islam auquel nos décideurs attestent leur appartenance, l’esclavage a été maintenu et camouflé dans tout ses aspects par l’administration locale chargée de la gestion du pays.

Le gouvernement, l’administration politique en collaboration avec la judiciaire ont déployés tout un arsenal de moyens pour camoufler les actes abjects et inhumains (ventes et achats d’esclaves, violes légalisé par certains organes dit religieux, exclusion des ayants droits de leurs héritages….) pour maintenir les harratines dans la dépendance en les excluant de tout ce qui permet ou contribue à leur émancipation et leur libération du joug féodal.

Cet état de fait est le sort qui a été réservé aux esclaves et aux harratines depuis plus de sept cent ans, depuis qu’ils ont été complètement marginalisés de leurs ancêtres soninkés, depuis l’époque de l’empire du Ghana.

Dans le milieu des années soixante dix, l’émergence du mouvement abolitionniste EL HOR, dirigé par de jeunes intellectuels exclusivement harratine, qui réclament les droits sociaux, politiques et culturels des harratines ont été lâchement arrêté par les autorités de l’époque ; jugés de la façon la plus partiale puis emprisonnés, pour avoir tout simplement réclamé d’être des êtres humains comme tout autre.

Ce n’est qu’au début des années quatre vingt, qu’une loi abolitionniste a été proclamée, faisant des esclavagistes des victimes auquel on n’a arraché un bien ancestral devant être indemnisé par leurs propre esclaves.

Les combattants antiesclavagistes, vont poursuivre leur lutte pour la liberté et la dignité de l’homme, parcourant ainsi des terrains plein d’embuches jusqu’à l’avènement du mouvement abolitionniste IRA et d’autres organisations non gouvernementales (SOS esclave ; AFCF…) a partir des années deux mille.

Cet état de fait est encore très vivant à nos jours, car les militants des droits de l’homme sont arrêtés par les gouvernements puis emprisonnés injustement dans les prisons d’ALEG, ROSSO et de NOUAKCHOTT. Ici il faut rappeler qu’a l’aube du 21eme siècle, la Mauritanie est la seule république se proclamant de l’islam, ou l’esclavage est encore persistant.

Les Abid ou esclaves

P-102 à 103 : Se sont des hommes et des femmes privés de liberté et exploités. Ils sont généralement noirs et sont chargés de s’occuper de tous les travaux domestiques, des corvées de bois ou d’eau. Les esclaves gardent les animaux et les soignent. Les femmes pilent le mil, préparent les repas et servent leurs maitresses. Le nombre d’esclave est très importants, ils sont mal nourris et ne s’habillent qu’avec des loques.

Des interprétations philosophiques des textes religieux, profitant largement aux maitres, contribuent à les maintenir dans un état servile inhumain. Le maitre à droit de vie ou de mort sur son esclave, il peut le vendre le prêter ou le troquer comme bon lui plaise. A sa mort, l’esclave, quand il possède des biens, reviennent de facto à son maitre et non a sa progéniture qui s’en trouve déshérité.

Tout mariage ne peut se décider qu’avec l’accord et la bénédiction des maitres. Le maitre peut disposer intimement d’une esclave autant de fois qu’il en désir. Les femmes esclaves sont généralement presque nues, la tête, la poitrine et les membres à découvert, suscitent la convoitise de la junte masculine. Les maitres estiment que la religion indique et autorise ce genre d’exhibition. Les esclaves endurent toutes sortes de vexations, d’insultes ou d’actes humiliants, continuellement entretenus par les maitres. Généralement, ils s’accouplent, leurs enfants ne portent pas de nom de famille, ils prennent souvent comme nom, le prénom de leur maman.

Les esclaves s’adonnent à l’agriculture de saison ou le fruit de leur récolte revient en grande partie aux maitres. Comme les harratines, ils sont confinés dans des adouaba. Ils ignorent les règles élémentaires de la prière, qu’ils ne pratiquent d’ailleurs qu’occasionnellement. Leurs enfants ne vont presque jamais dans les lieux d’instructions ou d’éducations collectives. Les esclaves sont maintenus par leurs maitres, dans un état permanent, proche de l’animalité. Notons que l’esclave n’a pas d’identité propre il peu changer de tribu autant de fois qu’il sera vendu. Dans certaines circonstances, à force d’abrutissement, l’esclave peut prendre la défense de son maitre jusqu’au stade du sacrifice. En définitive, il est important de signaler que le prestige, la grandeur et l’honneur des esclavagistes, se mesure par le nombre d’esclave de possession.