Voici quelques semaines, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a brutalement limogé le colonel Cheikh Ould Kotob, le chef du Basep, le bataillon d’un millier de militaires qui assure en Mauritanie la sécurité présidentielle. L’information n’est parue nulle part tant le fonctionnement de ce corps d’élite, largement corrompu, reste totalement secret. Ce limogeage brutal s’est accompagné de plusieurs changements de titulalres dans plusieurs régions militaires. Des sources bien informées à Nouakchott estiment que ces changements témoignent d’une certaine « fébrilité » du pouvoir face à la grogne des militaires de rang intermédiaire. Autant en effet les hauts gradés partagent avec le clan présidentiel d’incontestables privilèges financiers qui les tiennent éloignés de toute contestation ouverte, autant les hommes de troupe et les officiers de rang moyen subissent, comme l’ensemble de la population, les effets de la crise financière générale.
Autre signe inquiétant pour le pouvoir mauritanien, une partie de l’armée semble s’être opposée au président Aziz lors de la réforme constitutionnelle de l’été denier qui modifiait notamment le drapeau national. Dans plusieurs bureaux de vote proches des garnisons militaires, le non l’a largement emporté lors du référendum qui eut lieu au mois d’aput dernier sur les modifications de la constitution..