C’était il y a 20 ans, lors du voyage de Jacques Chirac en Algérie du 2 au 4 mars 2003: les premières retrouvailles franco-algériennes depuis l’Indépendance de 1962.
Texte et photos de Joelle Hazard, journaliste et spécialiste du monde arabe qui avait accompagné Jacques Chirac, alors Président de la République
A Alger, à Oran, des foules en liesse acclameront Jacques Chirac, tout au long de cette inoubliable visite d’Etat. Plus d’un million d’Algériens des villes et du bled se pressaient dans les rues de la capitale, et dans celles du Berceau du raï, pour vivre ce rendez-vous de la Réconciliation. Jacques Chirac invitera Algériens et Français à « regarder enfin leur passé en face », à « tourner la page du passé sans oublier l’Histoire » !
Des jours d’espérance survenus 41 ans après la fin de la Guerre d’Algérie, et dont la portée résonne toujours dans les mémoires, à défaut de celle des politiques engourdis dans leurs arrière-pensées
Geste symbolique
Le président français restituera au président algérien le sceau –symbole de souveraineté– que le Dey d’Alger avait remis, à sa reddition en 1830, au Corps expéditionnaire français.
En 2003 Paris et Alger s’étaient engagées à faciliter la circulation des ressortissants du « pays ami ». Même l’espoir pour les Harkis français de revoir la terre de leurs ancêtres était envisageable. Le temps de la confiance n’aura pas duré longtemps sans Chirac.
Le président gaulliste fera « un sans-faute », dans un contexte d’autant plus favorable qu’il venait de s’opposer fermement à la guerre contre l’Irak, décidée par les Américains avec le soutien de leur allié britannique. Jacques Chirac savait que cette guerre aurait des conséquences catastrophiques…La position française, célébrée par les pays arabes, sera l’une des raisons pour lesquelles il sera salué par les foules algériennes comme un véritable héros, le champion du Camp de la paix dans la crise irakienne !
« L’usage de la force ne doit venir qu’en ultime recours » dira-t-il… « La guerre est toujours un aveu d’échec, avec toujours des conséquences désastreuses qui peuvent rallumer de nouveaux brasiers et renforcer le camp de la haine et de l’obscurantisme ». L’Histoire lui donnera raison. Ses mots sont plus que jamais d’actualité.