C’est une petite révolution qui ne dit pas son nom que Mohammed VI est en train d’opérer au sein des forces armées de son pays. Cultivant une totale discrétion depuis le règne de Hassan II, la grande muette au Maroc subit ces derniers temps les soubresauts de l’usure et des colères royales.
Déjà en juillet dernier, c’est le vice-amiral Mohamed Laghmari, inspecteur de la marine royale qui fait les frais d’un premier changement remplacé par l’Amiral Mustapha Alami. A Rabat, on murmure que l’une des raisons derrière le limogeage du vice-amiral Mohamed Laghmari, est qu’il se trouvait à Paris en voyage quand le roi l’avait demandé.
Mais la grande surprise est le débarquement il y a trois semaines du général de division Ahmed Boutaleb de l’inspection générale de l’armée de l’air. Ce général qui a été aide de camp du roi quand celui-ci était encore prince héritier était pourtant pressenti pour briguer l’inspection générale des Forces Armées Royales à la place du général de brigade Bouchaïb Arroub. D’après des sources bien informées à Rabat, la cause du départ à la retraite du patron de l’armée de l’air serait due à l’affaire de l’avion affrété par le secrétaire général du PAM, Ilyas Omari, qui avait survolé le royaume du Maroc pendant la campagne électorale sans autorisation ni plan de vol. Aujourd’hui, c’est le général de Brigade El Abed Alaoui Bouhamid qui est à la tête de l’armé de l’air du royaume.