Fer de lance de la contestation, qui a emporté le 20 août 2020 président malien Ibrahim Boubacar Keita (IBK), et puissant représentant de la communauté musulmane, l’imam Mahmoud Dicko suscite la méfiance de la junte militaire dirigée par le colonel Assimi Koïta.
Les militaires, qui ont porté leur choix sur les ex-alliés de l’imam dans le Mouvement du 5 juin (M5) à travers la nomination de Choguel Maïga au poste de Premier ministre, ne veulent toutefois pas d’un affrontement direct avec l’imam qui garde encore une grande capacité de mobilisation. A défaut d’en faire un allié, la junte surveille comme le lait sur le feu l’imam qui pourrait, comme en 2013 et 2018, peser de tout son poids sur la présidentielle de 2022. Outre la mobilisation de ses partisans à Bamako, l’imam garde des relais importants dans les mouvements djihadistes du nord avec lesquels il avait offert par le passé d’établir des canaux de communication