Attendu sur la formation du nouveau gouvernement malien, le président de la transition le colonel Aissimi Goïta n’a rien cédé en confiant les postes clefs de la nouvelle équipe à des militaires.
En formant un gouvernement dominé par les militaires de l’ex-junte, à l’origine de deux coups d’Etat en 9 mois, le colonel Aissimi Goïta n’a pas cédé aux injonctions de la communauté internationale qui le pressait de manifester clairement une volonté de partage de pouvoir avec les civils.
La réconciliation, chasse gardée des militaires
Si le vétéran de la politique malienne Choguel Maïga a été désigné Premier ministre, le poste de ministre de la Défense revient au colonel Sadio Camara ; celui de l’Administration territoriale et de la décentralisation au lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga alors que le colonel-major Daouda Aly Mohammedine s’est vu confier le département de la sécurité publique et de la protection civile. Des postes ultra stratégiques dans le contexte de la préparation des prochaines échéances électorales de 2022.
La réconciliation nationale, autre enjeu d’importance dans le contexte malien, tombe dans l’escarcelle de l’ex-junte à travers le colonel-major Ismaël Wague. Outre l’exécutif, les militaires avaient déjà fait main basse sur le Conseil national de transition (CNT), parlement de transition, dirigé par le colonel Malick N’Daw, vice-président de la junte qui a renversé en août 2020 le président Ibrahim Boubakar Keita (IBK).