Au moins 16 personnes ont été blessées samedi à Bamako lors d’une « marche pacifique » interdite par le pouvoir, qui a rassemblé plusieurs centaines de manifestants à deux mois de l’élection présidentielle.
Selon le chef de file de l’opposition Soumaila Cissé, président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles sur les manifestants.
« J’ai été légèrement blessé en participant à la marche pour prôner des élections crédibles », a déclaré sur Twitter Mamadou Igor Diarra, ancien ministre des Finances et de l’Economie (2015-2016). « Dieu merci j’ai pu assister certains blessés, femmes et jeunes, ce qui explique le sang sur mes vêtements dans les photos qui circulent », a ajouté M. Diarra, candidat déclaré à la présidentielle du 29 juillet.
Samedi matin, la police est notamment intervenue à coups de matraques et de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants aux abords du siège d’un parti, l’Alliance Démocratique pour la Paix (ADP), où plusieurs responsables de l’opposition avaient improvisé un quartier général.
« Ce qui s’est passé est un vrai recul pour la démocratie malienne. Nous avons été gazés, certains tabassés. C’est inadmissible », a dénoncé le président d’honneur de l’ADP, Aliou Diallo, interrogé par l’AFP.
Le ministère de la Sécurité a justifié l’intervention des forces de l’ordre par la volonté « d’empêcher tout attroupement de nature à troubler l’ordre public ».
Le président Keïta veut « confisquer les libertés fondamentales » et concentrer le pouvoir « entre ses mains et celles de sa famille », a déclaré à l’AFP son ancien ministre et candidat à la présidentielle Mohamed Ali Bathily.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, 73 ans, a annoncé le 28 mai officiellement sa candidature à un second mandat