- Mondafrique https://mondafrique.com/confidentiels/maghreb/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Sun, 18 May 2025 07:27:41 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg - Mondafrique https://mondafrique.com/confidentiels/maghreb/ 32 32 Kaïs Saïed s’en prend à la Ligue tunisienne des droits de l’homme https://mondafrique.com/confidentiels/kais-saied-sen-prend-meme-a-la-ligue-tunisienne-des-droits-de-lhomme/ https://mondafrique.com/confidentiels/kais-saied-sen-prend-meme-a-la-ligue-tunisienne-des-droits-de-lhomme/#respond Sun, 18 May 2025 01:54:17 +0000 https://mondafrique.com/?p=133851 une manœuvre politique dangereuse visant à saper la crédibilité de l’une des dernières institutions indépendantes qui dut la première Ligue de ce type dans le monde arabe

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Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) exprime son soutien plein et entier à la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et à son président, Maître Bassem Trifi face à la tentative d’intrusion survenue lors de la réunion de son Conseil national. Cette intervention n’est pas un simple incident interne : il s’agit d’une manœuvre politique dangereuse visant à saper la crédibilité de l’une des dernières institutions indépendantes qui dut la première Ligue de ce type dans le monde arabe

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Le CRLDHT dénonce cette tentative d’intimidation qui cherche à semer la division au sein de la Ligue et à entraver son action autonome, à un moment où la LTDH — aux côtés du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) — a lancé un appel à la tenue du « Conférence nationale pour les droits, les libertés et l’État démocratique », prévue pour la fin du mois de mai.Ce projet courageux intervient dans un contexte dramatique : l’arrestation de l’ancien juge Ahmed Souab, les verdicts iniques contre de nombreux opposants, l’instrumentalisation du pouvoir judiciaire et la fermeture de l’espace civique. Il ne s’agit plus seulement de dénoncer — il s’agit de résister, se rassembler et construire des alternatives démocratiques face à la dérive autoritaire en cours.


Le congrès annoncé vise précisément à unir toutes les forces civiles, politiques et sociales refusant l’ordre autoritaire, à élaborer collectivement une riposte solidaire et pérenne et à redonner souffle à une dynamique démocratique fondée sur les droits, les libertés, la justice sociale et l’État de droit.

Les tentatives de sabotage interne ou d’instrumentalisation doivent être comprises pour ce qu’elles sont : des attaques dirigées contre la volonté de fédérer les résistances, contre le retour de la démocratie, contre la liberté même de penser et de s’organiser. Ces pratiques, que nous pensions révolues, relèvent d’une stratégie de division, de peur et de chaos entretenue par des groupes aux agendas opaques et proches du pouvoir.


Le CRLDHT affirme :
• sa solidarité avec la LTDH, son président et son bureau légitimement élu ;
• son soutien à l’appel conjoint de la LTDH et du FTDES à tenir une conférence nationale inclusive, ouverte à toutes les composantes démocratiques, à toutes les familles de pensée et à tous les défenseurs sincères des droits et libertés ;
• son engagement à défendre l’indépendance du mouvement des droits humains contre toutes les formes d’ingérence, de manipulation ou de division.


Il ne s’agit pas d’un congrès de plus, mais d’un moment crucial pour empêcher l’effondrement définitif de notre espace public, de nos droits et de notre démocratie.


Les pratiques autoritaires reviennent, mais la société civile se relève. Le droit d’avoir des droits n’est pas négociable.


Vive la Ligue tunisienne des droits de l’Homme.
Vive les luttes solidaires et démocratiques.

https://crldht.com/communique-de-soutien-a-la-ligue-tunisienne-des-droits-de-lhomme-a-son-president-bassem-trifi-et-a-lappel-conjoint-avec-le-ftdes-pour-une-conference-nationale-des-droits-et-libertes/

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Les investissements immobiliers du Palais marocain à Paris https://mondafrique.com/confidentiels/les-investissements-immobiliers-du-palais-marocain-a-paris/ Fri, 25 Apr 2025 04:54:45 +0000 https://mondafrique.com/?p=132373 Nos confrères de Challenge ont enquêté sur les investissements fastueux du Palais marocain à Paris L’appartement est posé sur les toits des mythiques immeubles Walter, joyaux Art déco situés dans le quartier parisien de la Muette (XVIe arrondissement), en bordure du bois de Boulogne. Le duplex dispose d’une superficie de 438 m2 et de 260 m2 de terrasses […]

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Nos confrères de Challenge ont enquêté sur les investissements fastueux du Palais marocain à Paris

L’appartement est posé sur les toits des mythiques immeubles Walter, joyaux Art déco situés dans le quartier parisien de la Muette (XVIe arrondissement), en bordure du bois de Boulogne. Le duplex dispose d’une superficie de 438 m2 et de 260 m2 de terrasses et de jardin, que l’on peut découvrir sur une annonce parue sur le site du Figaro. Prix proposé : 15,1 millions d’euros. La propriétaire, la sœur du roi du Maroc, Lalla Meryem, n’en aura guère profité. Selon nos informations, elle l’avait acheté, à distance, fin 2024, sans le visiter, avant de changer d’avis et de remettre le bien sur le marché. Une volte-face qui illustre lce que nos confrères nomment « la frénésie immobilière » des sœurs de Mohammed VI.

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Le colloque du 25 avril: le 8 mai 1945 à Alger https://mondafrique.com/confidentiels/un-colloque-sur-leffet-du-8-mai-1945-en-algerie/ Thu, 24 Apr 2025 17:56:35 +0000 https://mondafrique.com/?p=132141 A l’occasion du 80e anniversaire du 8 mai 1945 , le Groupe de Réflexion sur l’Algérie, le GRAL,  a le plaisir de vous convier à la ronde organisée le vendredi 25 avril prochain.   Seront présents les historiens suivants : Benjamin Stora Alain Ruscio Benjamin Brower Amar Mohand-Amer Aissa Kadri   A travers leurs regards , nous allons […]

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A l’occasion du 80e anniversaire du 8 mai 1945 , le Groupe de Réflexion sur l’Algérie, le GRAL,  a le plaisir de vous convier à la ronde organisée le vendredi 25 avril prochain.
 
Seront présents les historiens suivants :
Benjamin Stora
Alain Ruscio
Benjamin Brower
Amar Mohand-Amer
Aissa Kadri
 
A travers leurs regards , nous allons évoquer le 8 mai 1945. Cette date symbolise la victoire des Alliés contre l’Allemagne nazie , et la fin de la Seconde guerre mondiale. En Algérie,  elle est également synonyme d’événements historiques tragiques , les massacres de Sétif , Guelma et Kherrata . Une date heureuse en France et en Europe , mais une date fatidique , fondatrice du nationalisme et du combat libérateur pour le peuple algérien colonisé . 
 
Cette conférence en distanciel se tiendra le vendredi 25 avril  2025 à 18 h ,heure de Paris et  17h Alger . 
 
La diffusion sera assurée par Alternatv, notre partenaire le média , sur Youtube et les réseaux sociaux :
 
Pour suivre l’émission cliquer sur le lien grand public ci-dessous
 
 
 
Lyazid Benhami
Président du GRAL
23/25 rue Jean-Jacques Rousseau
75001 Paris
 
 

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L’ex président tunisien Fouad Mebazaâ s’est éteint https://mondafrique.com/confidentiels/lex-president-tunisien-fouad-mebazaa-sest-eteint/ Thu, 24 Apr 2025 03:44:36 +0000 https://mondafrique.com/?p=132297 L’ancien président provisoire de la République tunisienne, Fouad Mebazaa, est décédé ce mercredi 23 avril 2025 à l’âge de 91 ans. Sa disparition marque la fin d’une époque pour une figure politique qui a joué un rôle clé dans la période charnière de la transition démocratique tunisienne, après la Révolution de 2011. Sous la dictature de […]

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L’ancien président provisoire de la République tunisienne, Fouad Mebazaa, est décédé ce mercredi 23 avril 2025 à l’âge de 91 ans. Sa disparition marque la fin d’une époque pour une figure politique qui a joué un rôle clé dans la période charnière de la transition démocratique tunisienne, après la Révolution de 2011.

Sous la dictature de Ben Ali, Fouad Mebazaa est resté un pilier institutionnel, notamment en tant que président de la Chambre des députés de 1997 à 2011.Mais c’est à la suite de la Révolution du 14 janvier 2011, que son nom entre véritablement dans l’histoire nationale.

Le 15 janvier 2011, en vertu de l’article 57 de la Constitution, l’ex fidèle de Ben Ali, ralliant le processus démocratique, est désigné président de la République par intérim. Il assumera cette fonction cruciale jusqu’au 13 décembre 2011.

Les héritiers du Bourguibisme

Nous sommes à Monastir, le mercredi 6 avril 2011. La garde d’honneur, en grand uniforme, a pris position autour du mausolée blanc surmonté d’une coupole dorée. Pour la première fois, l’anniversaire de la mort du père de l’indépendance tunisienne, Habib Bourguiba, décédé onze ans plus tôt, va être célébré en grande pompe. Toute la Tunisie politique est au rendez-vous, pas un ministre ne manque à l’appel. En tête du cortège, le président Fouad Mebazaâ, 77 ans, et son Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, 84 ans.

Quatre mois après la chute du régime, c’est à ces deux personnalités, purs produits du bourguibisme, qu’a été confiée la mission de gérer, jusqu’aux élections, la Tunisie post-révolutionnaire. « Le régime de Ben Ali est mort le 14 janvier, mais il y a un État. Parce que Bourguiba en avait bâti les fondations. On en a la preuve aujourd’hui où l’on rend justice à celui qui représente l’intégrité et la grandeur de la Tunisie ! » clame le producteur de cinéma Tarak Ben Ammar, venu spécialement de Paris. Il figurait pourtant en bonne place, quelques mois plus tôt – c’était en août 2010 – sur une liste de soixante-cinq personnalités, signataires d’une pétition en faveur de la réélection du président Ben Ali pour un nouveau mandat… En ce printemps 2011, en Tunisie, les vestes se portent volontiers retournées.

 
Ce 6 avril, le gouvernement de Béji Caïd Essebsi a tout juste un mois d’existence. En quelques semaines, le Premier ministre est parvenu, malgré les impatiences, à asseoir son autorité. Fin politique, l’homme a toujours fait preuve d’une grande indépendance d’esprit. Il a le sens de la repartie et de la formule. Ses premières rencontres avec la presse sont un succès. Le ton, malgré les accents paternalistes, passe bien.
 
Mais la magie du verbe n’a qu’un temps. Et sa priorité est de rétablir l’ordre. Il a maintenu l’état d’urgence proclamé le 14 janvier, qui limite les libertés individuelles, et n’hésitera pas, à plusieurs reprises, à faire intervenir la police contre les manifestants. « Les méthodes de nos forces de l’ordre laissent beaucoup à désirer, reconnaît-il. C’est une partie de l’héritage. J’en suis conscient, mais j’ai, aussi, le devoir d’assurer l’ordre public. » Habilement, il prend cependant soin, lorsqu’il dénonce les « fauteurs de trouble », de ne montrer du doigt que les salafistes « qui ne [lui] ont pas pardonné de leur avoir refusé le droit de se constituer en parti » et « les anciens du RCD qui avaient tout et ne supportent pas de n’avoir plus rien ». Tout en assurant « comprendre que de gens privés de travail descendent dans la rue pour protester »

Pour le président par intérim Fouad Mebazaâ, peu préparé à exercer une tâche aussi lourde dans de telles circonstances, la présence de Béji Caïd Essebsi à la Primature est rassurante. Ce sont deux Tunisois et ils se connaissent depuis longtemps. En 1967, lorsque le second était ministre de l’Intérieur, le premier était directeur de la sûreté. À l’époque, sur fonds de guerre des Six Jours, la synagogue de Tunis avait été attaquée par des extrémistes. Furieux, Bourguiba avait exigé que des têtes tombent et Mebazaâ avait été limogé. Mais les deux hommes étaient restés proches.

Le changement dans la continuité

Après la chute de Ben Ali, le président par intérim Mebazaâ avait reçu à plusieurs reprises au palais de Carthage son ancien patron… lequel ne cachait pas qu’à ses yeux le Premier ministre Mohamed Ghannouchi, resté à son poste après le départ de Ben Ali, n’était pas à la hauteur. Si bien que, lorsque ce dernier remet sa démission, Mebazaâ a déjà en tête le nom de son successeur. Et il ne faudra que quelques heures à Béji Caïd Essebsi pour donner son assentiment. Le temps de s’assurer qu’il aurait le soutien des forces de sécurité, ce qu’il fera au cours de trois entretiens discrets avec le chef d’état-major de l’armée de terre, le général Rachid Ammar, puis le ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi, et celui de l’Intérieur, Farhat Rajhi.o

 

Dès son arrivée à la Kasbah, l’ancien ministre de Bourguiba devient le véritable chef de l’exécutif même si, sur le papier, Mebazaâ, qui occupe le fauteuil de Ben Ali, dispose de pouvoirs beaucoup plus étendus. Cela tient à la fois à la personnalité des deux hommes et à la nature de leurs relations passées. Pour le président par intérim, Béji Caïd Essebsi, qui a sept ans de plus que lui, restera toujours l’aîné.

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La justice française face aux coups tordus des « inluenceurs » algériens https://mondafrique.com/international/la-justice-francaise-face-aux-coups-tordus-des-inluenceurs-algariens/ Tue, 22 Apr 2025 20:23:11 +0000 https://mondafrique.com/?p=132227 Le parquet de Nanterre ouvre une enquête sur un projet d’enlèvement et d’assassinat de la part de la bande de malfaiteurs de Said Bensedira Said Bensdira, youtuber et mercenaire, devrait être extradé vers Alger Le controversé influenceur Said Bensedira arrêté par la police française le 29 avril 2024 et placé sous contrôle judiciaire  pour violation […]

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Le parquet de Nanterre ouvre une enquête sur un projet d’enlèvement et d’assassinat de la part de la bande de malfaiteurs de Said Bensedira

Said Bensdira, youtuber et mercenaire, devrait être extradé vers Alger

Le controversé influenceur Said Bensedira arrêté par la police française le 29 avril 2024 et placé sous contrôle judiciaire  pour violation de domicile, escroquerie, vol de voiture , faux usage de faux, continue à faire l’objet d’enquètes poussées 
 
Un de ses complices aurait forurni des preuves matérielles d’un projet d’enlèvement cintre une personnalité algérienne sur le sol français. Plusieurs de ses complices pourraient être arrêtés
 

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L’influenceur algérien Amir DZ victime d’un enlèvement https://mondafrique.com/confidentiels/le-lanceur-dalerte-algerien-zmir-dz-victime-dun-enlevement-rate/ Mon, 21 Apr 2025 06:36:29 +0000 https://mondafrique.com/?p=132172 Au coeur de la rise diplomatique franco-algérienne, la tentative d’enlèvement du lanceur d’alerte Amir DZ ravive les tensions. Voici notre portrait de l’itinéraire de cet influenceur controversé   Chérif Moktar Amir Boukhors, plus connu sous le pseudonyme Amir DZ, est une figure controversée de la scène politico-médiatique algérienne. Autoproclamé lanceur d’alerte et opposant au régime, […]

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Au coeur de la rise diplomatique franco-algérienne, la tentative d’enlèvement du lanceur d’alerte Amir DZ ravive les tensions. Voici notre portrait de l’itinéraire de cet influenceur controversé
 
Chérif Moktar

Amir Boukhors, plus connu sous le pseudonyme Amir DZ, est une figure controversée de la scène politico-médiatique algérienne. Autoproclamé lanceur d’alerte et opposant au régime, il a longtemps alimenté les réseaux sociaux avec des révélations explosives sur des responsables civils et militaires algériens. Son enlèvement en région parisienne en 2024 a provoqué une crise diplomatique majeure entre Paris et Alger.

Origines et ascension numérique

Âgé de 41 ans, originaire de la région de Tiaret, à l’ouest de l’Algérie, Amir Boukhors a quitté clandestinement le pays il y a plusieurs années. Après un passage par l’Allemagne, il s’est installé en France en 2016.

Il s’est rapidement fait connaître en diffusant sur Facebook et YouTube des vidéos dans lesquelles il divulguait des informations sensibles sur les fortunes et les réseaux occultes de hauts responsables algériens, en Algérie comme à l’étranger.

Après le déclenchement du Hirak en février 2019, ces publications lui valent une importante popularité. Sa page Facebook atteint près d’un million d’abonnés, devenant un canal d’information alternatif pour de nombreux Algériens.

Cependant, il est établi que ses informations provenaient non pas d’enquêtes personnelles, mais de fuites orchestrées par des factions rivales au sein du pouvoir algérien. Amir DZ aurait ainsi servi d’outil dans une guerre d’influence interne pour le contrôle de l’État, relayant des documents compromettants dans le cadre de règlements de comptes entre clans du régime.

Accusations croisées et controverses

Tout en étant présenté par certains comme une voix dissidente, Amir DZ est accusé par des militants du Hirak, des membres de la diaspora et plusieurs anciens soutiens d’avoir utilisé sa notoriété pour faire chanter des hommes d’affaires et des responsables, en leur réclamant de l’argent contre la non-publication d’informations compromettantes.

Il est également soupçonné d’avoir détourné des fonds destinés aux familles de détenus d’opinion, et de financer un train de vie luxueux en France avec l’argent collecté auprès de sympathisants abusés. Plusieurs témoignages l’accusent d’avoir facilité, volontairement l’arrestation en Algérie de militants ayant tenté de dénoncer ses pratiques.

Condamnations en Algérie

Les autorités algériennes ont émis plusieurs mandats d’arrêt internationaux contre Amir Boukhors. Il a été condamné par contumace à de lourdes peines de prison par le tribunal criminel de Dar El Beida pour des accusations multiples dont notamment « atteinte à l’unité nationale et à l’intégrité de l’État », « Réception de fonds de l’étranger à des fins subversives », « Diffamation, chantage et atteinte à la vie privée ».

Le 21 septembre 2022, la Cour d’appel de Paris a rejeté toutes les demandes d’extradition formulées par l’Algérie, estimant que les accusations portées contre Amir Boukhors n’étaient pas étayées par des preuves suffisantes et qu’il risquait une persécution politique en cas de renvoi dans son pays.

Le 2 octobre 2023, l’OFPRA lui accorde officiellement le statut de réfugié politique, ce qui constitue un désaveu pour le régime algérien.

L’enlèvement en France 

Fin avril 2024, Amir Boukhors est enlevé en région parisienne par des individus se faisant passer pour des policiers. Il est contraint d’avaler des somnifères puis séquestré pendant 27 heures dans un conteneur à Pontault-Combault, en Seine-et-Marne.

Selon son témoignage, l’un des ravisseurs aurait affirmé qu’un responsable algérien souhaitait lui parler, mais aucun émissaire ne se serait finalement présenté. Il a été relâché sous surveillance.

En avril 2025, trois hommes, dont un employé du consulat d’Algérie à Paris, sont mis en examen. Le parquet national antiterroriste (PNAT) ouvre une information judiciaire pour « arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le septième jour, en relation avec une entreprise terroriste ».

Crise diplomatique aggravée Paris/Alger

La mise en examen d’un agent consulaire algérien provoque la colère d’Alger. Dans un geste de représailles, le gouvernement algérien expulse 12 agents de l’ambassade française à Alger. La France réplique en expulsant 12 agents algériens et le rappel de son ambassadeur à Alger pour consultations.

L’affaire Amir DZ s’inscrit dans un contexte déjà tendu entre Alger et Paris, marqué par une série d’épisodes ayant sérieusement dégradé les liens bilatéraux — notamment la reconnaissance française du plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal, ainsi que des divergences persistantes sur les questions migratoires, mémorielles et sécuritaires.

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Algérie, Salah Goujil (94 ans) s’accroche à la Présidence du Sénat https://mondafrique.com/a-la-une/salah-goujil-94-ans-ce-dinosaure-algerien-qui-saccroche-a-la-presidence-du-senat/ Sun, 20 Apr 2025 08:00:35 +0000 https://mondafrique.com/?p=132122 Après avoir fêté ses 94 ans en janvier passé, le président du sénat algérien, Salah Goujil, compte se maintenir  à la présidence du conseil de la nation, l’équivalent du Sénat en Algérie, sans respecter la loi fondamentale constitutionnelle. En dépit de l’expiration de son mandat en février dernier, Salah Goujil demande au président de la République […]

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Après avoir fêté ses 94 ans en janvier passé, le président du sénat algérien, Salah Goujil, compte se maintenir  à la présidence du conseil de la nation, l’équivalent du Sénat en Algérie, sans respecter la loi fondamentale constitutionnelle. En dépit de l’expiration de son mandat en février dernier, Salah Goujil demande au président de la République algérienne un renouvellement de son mandat. Histoire de devenir centenaire dans ses fonctions actuelles et d’inscrire ainsi son nom dans le Guinness World record.
À moins d’assurer pendant 90 jours l’intérim du chef de l’état soudain empêché en raison de son état de santé ou après une démission brutale. 

La chambre haute est un levier important dans l’architecture législative. Aucun projet de loi énoncé par le parlement ne peut passer sans son aval. Le tiers de ses membres nommés par la Présidence fait la pluie et le beau temps comme si leur role n’était pas d’amender les projets législatifs mais de bloquer tout initiative contrevenante à la politique du président.

Il n’est pas innocent de constater que le président du sénat fasse une requête au chef de l’État pour un prolongement de son mandat et non pas aux membres de sa chambre. Une situation est ubuesque dans un pays qui regorge d’une jeunesse dynamique, qui a montré son civisme et un niveau de conscience politique lors du Hirak, pour finalement assister avec une passivité déconcertante à un scénario de voir transformer le sénat à un club de Gérontocrate.

Le président du Sénat n’est pas le seul exemple de cete gérontocratie qui accapare le pouvoir. L’ancien Wali de Mostaghanem en 1963, puis ministre de l’intérieur de Bouteflika en 2010, Dahou Ouled Kablia a été lui aussi nommé par le tiers présidentiel en 2022. L’ambition de l’ancien membre du MALG, n’a pas de limite, il est nommé, en octobre 2024, président de la commission chargée de la révision des lois relatives à la commune et à la wilaya (département).

L’homme qui a fait presque tout son parcours au sein des collectivités territoriales vient finaliser en apothéose sa carrière par un dernier coup verrouillage administratif présenté comme une réforme. Avant Goujil et Ouled Kablia, il y avait Mohammed Cherif Messaadia, ancien patron de du parti unique le FLN au temps de Chadli, qui a été rappelé par Bouteflika au conseil de la nation pour y mourir quelque temps après.

Nombreux sont les exemples, mais ce qui se tient comme constante, c’est la culture politique de compter que sur l’entre soi, les anciens du même clan. Cette pratique, illustrée par les hommes du pouvoir, est un frein au renouvellement des élites politiques. Elle génère au sein de la jeunesse, une frustration qui ne trouve d’espoir que de traverser la méditerranée. La migration devient ainsi le seul échappatoire pour vie meilleure.

Les complots des colonels

On dit que le passé est souvent un écho du présent. Le président de l’actuel sénat algérien (conseil de la nation) est un contemporain de la guerre de libération. Son nom est évoqué dans l’affaire dite du « complot des colonels ». Son rôle et son degré d’implication n’a jamais été définie. Il n’en demeure pas moins que le groupe dont il faisait parti a payé le prix fort de l’exécution.

En effet, l’affaire a coulé beaucoup d’encre que les historiens n’ont pas encore cerné les contours d’un « dit complot » qui demeure encore non clarifiée. Le CCE (Comité de coordination et d’exécution dirigé par le trio Krim Belkacem, Bentobal, Boussouf) a chargé un jeune Colonel, dénommé Mohammed Boukharouba alias Houari Boumédienne futur chef de l’État à l’indépendance, de régler la crise survenue à Tunis durant la fin de l’année 1957 après la liquidation de Abbas Laghrour et ses hommes ainsi celle de Abane Ramdane.

Pour faire court, le président du tribunal Le colonel Boumedienne condamna à mort les quatre colonels impliqués dans le pseudo complot. Il s’agit des colonels Laâmouri mohamed, Ahmed Nouaoura, Aouachria, et Moustapha Lakhal qui furent liquidés par un Daf (déserteur de l’armée française) homme de main du colonel Boumedienne. Or, lors de ce procès stalinien, des hommes ont été épargnés, comme Abdellah Belhouchet, Cherif Messadia, et Salah Goujil.

Les trois hommes ont eu un rôle dans le futur État indépendant sous la présidence de Chadli Bendjedid. Abdellah Belhouchet devenu chef d’état major de l’armée, Cherif Messadia patron du parti unique le FLN, et enfin Salah Goujil ministre des transports. On peut faire du passé une gloire comme on peut remonter de ce même passé des cadavres encombrants.

Ce court rappel d’histoire explique bien que le fonctionnement des appareils de l’État et du rôle des hommes, qui en dépit de leur âge avancé, se maintiennent et en maintenant au même titre un système en léthargie. Le refus des réformes structurelles des appareils de l’État, comme l’ajournement du passage du flambeau de la relève à une jeunesse avide de prendre son destin en main, projette le pays dans un futur incertain,

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Quatre militaires mauritaniens et futurs chefs d’état dans une Land-Rover https://mondafrique.com/confidentiels/quatre-militaires-mauritaniens-et-chefs-detat-dans-une-land-rover/ Fri, 11 Apr 2025 03:53:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=131585 Depuis son Indépendance, la Mauritanie cultive la culture des coups d’état et a généralement désigné comme Présidents de la République des hauts gradés, généralement soutenus par Alger,  qui ont presque tous accédé au pouvoir par un coup de force, à l’exception de l’actuel chef de l’état, le président Ghazouani.  Il est rare de voir réunis […]

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Depuis son Indépendance, la Mauritanie cultive la culture des coups d’état et a généralement désigné comme Présidents de la République des hauts gradés, généralement soutenus par Alger,  qui ont presque tous accédé au pouvoir par un coup de force, à l’exception de l’actuel chef de l’état, le président Ghazouani. 

Il est rare de voir réunis dans une même Land Rover de l’armée mauritanienne quatre militaires devenus chefs de l’état.  La photographie date de 2019.

On découvre sur cette image le lieutenant-colonel Mohamed Khouna Ould Haidalla, ex-premier vice-président du Comité militaire de salut national, qui a destitué en 1980 le chef de l’État mauritanien, le lieutenant-colonel Mohamed Mahmoud Ould Louly. À sa gauche, son chef d’état major Ould Taya, ce dictateur féroce qui se hissera à la tète de l’État en 1984 avant d’en être chassé en 2005.

Le général Ghazouani est le seul militaire mauritanien à être parvenu au pouvoir en 2019 après une élection régulière avant d’être réélu en 2024 après un scrutin jugé pluraliste et démocratique par la plupart des observateurs.

Le chauffeur de la Land Rover n’est autre que le général Ghazouani qui à l’époque exerçait des fonctions de chauffeur avant d’être nommé après un parcours exemplaire chef d’état major de l’armée et d’être élu en 2018  chef de l’état. Ce qu’il est encore aujourd’hui après avoir été réélu en 2024 après un scrutin démocratique. À ses cotés se trouvait le président Ould Abdelaziz, qui a ccéda au pouvoir en 2008 par un coup d’état et quitta ses fonctions onze ans plus tard contraint et forcé, une partuie de l’appareil sécuritaire et de nombreuses structures tribales fort influentes s’étant élevé contre la poursuite d’un rêgne prédateur et autoritaire.

 

 

 

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Mamadou Touré, un ministre redouté au service d’Alassane Ouattara https://mondafrique.com/confidentiels/mamadou-toure-lhomme-qui-lit-dans-les-pensees-dalassane-ouattara/ Wed, 02 Apr 2025 02:15:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=116153   A 48 ans, Mamadou Touré est un des ministres les plus puissants et les plus redoutés de Côte d’Ivoire. Il doit son ascension fulgurante dans l’appareil d’Etat et au sein du parti RHDP à sa loyauté indéfectible au président Ouattara dont il sait mettre en musique la parole.   « Notre candidat pour 2025 s’appelle […]

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A 48 ans, Mamadou Touré est un des ministres les plus puissants et les plus redoutés de Côte d’Ivoire. Il doit son ascension fulgurante dans l’appareil d’Etat et au sein du parti RHDP à sa loyauté indéfectible au président Ouattara dont il sait mettre en musique la parole.
 
« Notre candidat pour 2025 s’appelle Alassane Ouattara » : le président ivoirien Alassane Ouattara n’a encore rien fait savoir sur ses intentions pour la présidentielle de 2025. Mais Mamadou Touré, ministre de la promotion de la jeunesse, de l’emploi des jeunes, de l’insertion professionnelle et du service civique s’est chargé de traduire ainsi ses pensées.

L’enfant prodige

 
Si nul n’a osé recadrer Mamadou Touré, après cette sortie tonitruante sur les médias internationaux,  c’est surtout parce que le jeune ministre a un accès direct au président ivoirien. Qui peut alors oser contredire ce qu’il a, peut-être, pu entendre ou savoir à la source même ? Entre Alassane Ouattara et Mamadou Touré, tout semble pourtant être parti d’un rien. En 2008, Mamadou Touré, qui venait de rentrer en Côte d’Ivoire, après avoir terminé ses études en France, participe au deuxième Congrès du Rassemblement des républicains (RDR, le parti fondé par Alassane Ouattara).
 
Le hasard du destin fait que c’est Mamadou Touré, qui avait alors 32 ans, qui est chargé de lire la motion de désignation d’Alassane Ouattara comme du RDR à la présidentielle de 2010 en Côte d’Ivoire. Il portera bonheur à son futur mentor, puisqu’au terme d’une sourde bataille de chiffres avec son rival Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara s’installe dans le fauteuil présidentiel. Le tout nouveau président ivoirien appelle à ses côtés Mamadou Touré comme Conseiller technique en charge de la jeunesse et des sports. Il coche toutes les cases : il est jeune, brillant, il parle bien et sait parler aux jeunes ivoiriens comme lui. Mamadou Touré a désormais le boulevard ouvert pour une brillante carrière dans l’appareil d’Etat.

Le ministre inamovible

 
Après cinq années passées à la présidence de la république où il a géré des dossiers emblématiques comme la construction du stade olympique de l’Ebimpé, devenu Stade Alassane Ouattara, Mamadou Touré entre au gouvernement comme Secrétaire d’Etat à la jeunesse, cumulativement avec des fonctions de porte-parole adjoint du gouvernement. Un an plus tard, il devient ministre de la promotion de la jeunesse, de l’insertion professionnelle et de l’emploi des jeunes. A la faveur du remaniement du 6 avril 2021, Ouattara lui fait ajouter le Service civique. En parallèle, le jeune militant de première heure du RDR, originaire de Daloa, dans le nord du pays, monte en grade dans l’appareil politique. Il devient porte-parole adjoint du Rassemblement des Houphouëtistes pour la paix et le développement (RHDP, majorité présidentielle).
 
Mais c’est surtout la présidentielle de 2020 qui consacre l’entrée de Mamadou Touré dans le dernier cercle d’Alassane Ouattara. Le président sortant ivoirien décide de confier les prestigieuses fonctions de porte-parole de sa campagne à ce jeune brillant, toujours dans des costumes impeccables, la cravate bien attachée, le vert haut et soigné. Toujours prêt à se lancer dans des joutes oratoires avec les opposants sur les plateaux de télévision. Pour Ouattara, Mamadou Touré, c’est le jeune ivoirien modèle. Il a tout le profil de l’enfant dont il a tant rêvé mais qu’il n’a pas eu. Jamais dans le doute, Mamadou Touré est passé par de prestigieuses écoles françaises. Un véritable atout pour mériter la confiance absolue de Ouattara, ancien haut fonctionnaire international, qui voue un culte total à l’excellence.
 
Outre un « Executive Master » en politique et management du développement à Sciences po Paris, l’homme qui lit dans les pensées de Ouattara est diplômé du Centre d’études diplomatiques et stratégiques (CEDS) et titulaire d’un Master en Affaires internationales de l’Ecole des hautes études internationales (HES). Signe de la confiance totale dont il jouit de la part du président Alassane Ouattara, Mamadou Touré a survécu à tous les remaniements ministériels depuis 7 ans. Il aura vu passer pas moins de quatre moins de Premiers ministres. En mars 2022, Mamadou Touré entre dans le directoire du RHDP, le saint des saints du landerneau politique ivoirien. Une légitimité qui lui permet de mieux porter la parole d’Alassane Ouattara. Ce n’est pas un hasard si c’est lui qui a annoncé que l’actuel président sera candidat à sa propre succession en 2025. Ouattara devrait, sauf accident, passer haut la main lors de la prochaine présidentielle et Mamadou Touré sera assuré de pouvoir répandre pour cinq années encore la parole de son mentor. Entre les deux hommes, le pacte a été visiblement scellé pour la vie.
Francis Sahel

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Tunis, Sonia Dahmani souffre de mort lente https://mondafrique.com/confidentiels/tunis-lavocate-sonia-dahmani-souffre-de-faim-et-de-soif/ Wed, 02 Apr 2025 01:21:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=130999 Depuis le lundi 31 mars, Sonia Dahmani, avocate et chroniqueuse, figure libre de la Tunisie, a entamé une grève de la faim sauvage à la prison de Manouba. Ce geste extrême n’est ni un caprice, ni une posture. C’est le dernier recours d’une femme épuisée, humiliée, affamée, assoiffée, mais toujours debout. Une femme qui, face […]

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Depuis le lundi 31 mars, Sonia Dahmani, avocate et chroniqueuse, figure libre de la Tunisie, a entamé une grève de la faim sauvage à la prison de Manouba. Ce geste extrême n’est ni un caprice, ni une posture. C’est le dernier recours d’une femme épuisée, humiliée, affamée, assoiffée, mais toujours debout. Une femme qui, face au silence des institutions, à la lâcheté des juges et à la violence d’un système carcéral inhumain, choisit d’exposer son propre corps pour résister.

Dans un témoignage bouleversant publié par sa sœur Ramla Dahmani sur sa page FB, on lit ce qu’aucun communiqué officiel ne dit, ce que la froideur bureaucratique masque, ce que le pouvoir voudrait taire. Sonia n’a plus accès à l’eau potable : dix jours sans possibilité d’achat ni d’approvisionnement. L’eau du robinet est rouillée, toxique. Les familles, interdites de faire passer des bouteilles, assistent impuissantes à cette asphyxie lente. Vendredi dernier, une gardienne émue par sa détresse lui a discrètement offert un pack d’eau. Sonia l’a partagé avec ses codétenues. Car en prison, même la survie se partage. 

À cette soif s’ajoute la faim institutionnalisée : depuis la fermeture de la cantine, les détenues vivent de ce qu’il reste – souvent de l’huile, seule denrée disponible. Sonia n’a eu que cela pendant tout un week-end. Pas de pain, pas de lait. 

La maladie s’est installée : Sonia souffre de détresse respiratoire, elle s’essouffle, peine à trouver l’air. Elle a demandé à consulter. On lui a répondu que le médecin était absent. Quinze jours d’attente. Vendredi, enfin, elle a vu un médecin, qui a prescrit un traitement à commencer immédiatement. Mais le lundi suivant, les médicaments n’étaient toujours pas arrivés. Est-ce une négligence ? Ou une volonté délibérée de l’éteindre, lentement ?

Dans cet environnement carcéral où même les journaux, les radios et les lettres sont confisqués, Sonia résiste encore. Elle rit. Elle rassure. À son père, elle dit : « Je vais bien ». Elle lui sourit. Elle se dresse, fière. Forte. Même si elle n’a plus que sa peau et ses os.

Sa sœur Ramla écrit : « Est-ce qu’ils veulent la tuer ? Est-ce que c’est ça, le plan ? »

Cette question doit résonner dans toutes les consciences. Nous y répondons par une exigence : « Sonia Dahmani doit être libérée immédiatement et sans condition »

Car Sonia Dahmani n’est pas une criminelle. Elle est détenue pour ses idées, pour sa parole libre, pour avoir osé dire que l’arbitraire ne fait pas une politique et que les prisons ne sont pas un programme de gouvernement. Elle est aujourd’hui emprisonnée dans son propre corps, mais son esprit reste indomptable.

Deux ans de prison pour l’avocate tunisienne Sonia Dahmani

 

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