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Macron et Le Drian conscients de la marginalisation politique du président Tebboune

Une source du site marocain « Maghreb Intelligence »  indique que l’Élysée et le Quai d’Orsay soutiennent désormais le président algérien Tebboune du bout des lêvres, mais sans lui accorder désormais une réelle marge d’action

Depuis l’entrée en fonctions du président Tebboune en 2020, Emmanuel Macron et son mniistre Le Drian, n’ont pas ménagé leurs efforts pour conforter la Présidence algérienne. Face à l’institution militaire, qui privilégiait ses interlocuteurs internationaux habituels notamment en Russie, Abdelmadjid Tebboune semblait disposer de réelles marges de manoeuvre diplomatiques. Paris espérait qu’un axe fort avec Alger permettrait de s’appuyer sur le pouvoir algérien pour gérer les dossiers malien et libyen. La modification constitutionnelle que Tebboune  a fait voter et qui autorise l’arméealgérienne à intervenir à l’extérieur de ses frontières semblait, pour les autorités françaises, aller dans le bon sens. Sauf qu’à l’usage Macron et Le Drian ont enfin compris que le centre réel du pouvoir en Agérie se trouve au sein de  »institution militaire, où le sentiment anti français reste vivace, et non à la Présidence.

Paris déçu par Tebboune

Des sources bien informées à Paris ont indiqué à Maghreb-intelligence, un site marocain généralement  bien informé, que le président Emmanuel Macron et son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian ne soutiennent plus qu’au bout des lèvres le président Abdelmadjid Tebbboune qui ils avaient pourtant à la bonne il y a quelques mois. La source de Maghreb-Intelligence note que le changement de la position française perceptible dès le mois de juin dernier a été précipité par les terribles incendies en Kabylie, où l’appareil sécuritaire est suspecté d’avoir provoqué le feu en plusieurs endroits, tout en accusant les indépendantistes kabyles et le Maroc des pires turpitudes.

« L’Elysée a été véritablement horrifié par la gestion des incendies, où on a assisté au meurtre de Djamel Bensamil, lynché et brûlé vif par la foule devant les yeux passifs des autorités », rapporte un ancien diplomate français toujours consulté par les services de la présidence sur le cas algérien. La fuite en avant des dirigeants algériens, qui ont tour à tour accusé les islamistes de Rachad, les indépendantistes du MAK, les Israéliens et puis les Marocains de ce meurtre et des incendies a fini par convaincre les Français que le pouvoir actuel en Algérie ressemble de plus en plus à un a un bateau ivre « qui tangue au grès des clans ». Le Quai d’Orsay déplore également l’absence « d’interlocuteurs fiables » à Alger.

Un ambassadeur déboussolé

Même le chevronné François Gouyette, ambassadeur français en Algérie et qui pourtanta connu dans d’autres postes, notamment en Libye et en Arabie Saoudite, des situations compliquées,  est aujourd’hui désorienté. Les notes qu’il envoie à ses supérieures sont d’un pessimisme achevé, affirme notre source. « Les batailles font rage entre les différents clans militaires. Les politiques sont en retrait et la situation économique se dégrade d’une façon vertigineuse », a expliqué à notre source, un diplomate français en poste en Algérie.

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