Avant que la justice française examine le vendredi 5 avril 2019 la recevabilité de la plainte que l’ancien ministre de l’Intérieur, Lotfi Brahem, a déposé contre Mondafrique, son avocat Habib Zammeli explique sur le site tunisien Forza-Tunisia que le site aurait reçu 700000 euros du Qatar ! Qui diffame qui ?
Lotfi Brahem, l’ancien ministre de l’Intérieur de Beji Caïd Essebsi remercié en juin dernier, n’avait guère apprécié l’article paru le 15 juin 1018 dans « Mondafrique » sur ses ambitions politiques déçues. Cela pousse aujourd’hui son avocat à mener à l’encontre de Mondafrique une campagne totalement diffamatoire sur les réseaux sociaux, alors que la justice française doit examiner la recevabilté de la plainte le 5 avril.
On avait vu Lotfi Brahem débarquer, le 26 octobre 2018, au Tribunal de grande instance de Paris en compagnie d’une dizaine d’avocats et de gros bras en affirmant urbi et orbi qu’il allait régler ses comptes aux journalistes de Mondafrique. Des sites amis en Tunisie ont mis en scène l’arrivée sur Paris d’un Lotfi Brahem conquérant. On allait voir ce qu’on allait voir face à ce journaliste, Nicolas Beau, naturellement « payé par le Qatar » et qui, forcément, a « du sang sur les mains », dixit Brahem! Excusez du peu!
Incohérences judiciaires
Une certitude, l’ancien ministre de l’Intérieur et piètre juriste, Lotfi Brahem, avait plus de talent pour commander les hommes de la Garde Nationale, son fief de toujours, que pour initier des procédures judiciaires bien ficelées.
- L’audience qui a eu lieu le 26 octobre n’était pas une audience de jugement où effectivement le plaignant est présent physiquement, mais une audience consacrée à fixer la date du procès. Et cela entre avocats et magistrats. La présence des protagonistes n’était pas requise ce jour là. Compte tenu de l’encombrement des tribunaux, le procès devrait avoir lieu seulement en mars 2020.
- Une audience intermédiaire devrait a lieu le vendredi 5 avril pour déterminer si la plainte est recevable. Si elle ne l’était pas, cela prouverait que l’ancien patron de la Garde Nationale ne tenait pas tant que cela à une débat public dans une enceinte judiciaire neutre.
- L’ancien ministre réclame 500000 euros (soit plus de 1,5 millions de dinars) à « Mondafrique ». C’est flatteur… Mais de tels dommages et intérèts, totalement inédits en matière de droit de la diffamation, n’ont jamais été évidemment pratiqués par les tribunaux français et tunisiens. Les avocats de Monsieur Brahem voient sans doute dans notre media une puissante multinationale capable de payer de telles amendes, mais ils perdent tout crédit en avançant de tels chiffres
- Ultime et principale surprise de cette mascarade judiciaire, le papier incriminé par la plainte est … un article bref et purement informatif, quasiment une dépêche AFP, sur la diplomatie américaine à Tunis. Nulle part, le papier contre lequel Brahem et ses amis avaient violemment réagi (« Les ambitions déçues de Lotfi Brahem ») n’est cité dans cette procédure. Pour quelle raison? On se perd en conjectures.