L’opposante algérienne Amira Bouraoui rejoint la France depuis Tunis

Amira Bouraoui, leader of the Barakat (Enough) movement, speaks with the media during demonstration in Algiers March 15, 2014. Where frustrations in Egypt, Tunisia, Libya and Syria brought the Arab Spring revolts of 2011, in Algeria, stability wins over anger at unemployment and economic torpor in a system critics say is little changed since independence in 1962. President Abdelaziz Bouteflika will likely be re-elected on Thursday by those who see him as a symbol of public spending and a guarantee of security in a country where many are still scarred by the Islamist war of the 1990s. Picture taken March 15, 2014. REUTERS/Louafi Larbi (ALGERIA - Tags: ELECTIONS POLITICS CIVIL UNREST)
L’opposante franco-algérienne Amira Bouraoui, réfugiée à Tunis, rejoint la France après avoir échappé à une expulsion vers l’Algérie

Arrêtée vendredi pour entrée illégale sur le territoire tunisien, la journaliste était menacée d’extradition vers l’Algérie. D’autant plus qu’une coopération étroite existe désormais entre les services sécuritaires algériens et tunisiens. Elle a finalement pu prendre un vol pour Lyon lundi soir, grâce à l’intervention de la diplomatie française auprès des autorités de Tunis. 

Cette opposante dont le père était colonel de l’armée algérienne dans le domaine de la santé et l’oncle était officier au sein de l’ex DRS (services algériens) fut à la fin de la présidence de Bouteflika un relais des services algériens. En effet on l’a vu très active au sein du mouvement « Barakat » qui affichait en 2014 des positions hostiles au quatrième mandat présidentiel, un objectif qui était aussi celui de l’ex DRS (services algériens)  du général Toufik menacé alors d’éviction. Que des héritier(e)s du sytème sécuritaire algérien cherchent à fuit Alger montre à quel point le régime est fragilisé et les clans en pleine guerre.

Une longue attente

Craignant pour sa sécurité, la journaliste avait fui l’Algérie quelques jours plus tôt en direction de la Tunisie voisine. Interdite de sortie du territoire par les autorités algériennes, elle est entrée en Tunisie en franchissant la frontière illégalement, munie de son passeport français. Elle avait tenté de prendre un vol pour la France depuis Tunis, vendredi, quand elle a été placée en garde à vue par la police de l’air et des frontières tunisienne pour entrée illégale sur le territoire tunisien. Déférée lundi devant une juge à Tunis qui l’a libérée et lui a rendu son passeport français à l’audience, elle a aussitôt été enlevée à la sortie du bureau de la magistrate par deux agents de la police judiciaire, explique son avocat, Me Hashem Badra.

Détenue par la direction générale de la police des frontières et des étrangers, elle risquait, selon Hashem Badra, une expulsion imminente vers Alger. « Ils vont l’extrader par le vol de 19 heures vers Alger. Elle n’a que son passeport français sur elle. Elle pleure et elle est mal en point », décrivait son avocat lundi après-midi, précisant avoir informé le consulat général de France à Tunis, l’ONG Human Rights Watch et la Ligue des droits de l’homme tunisienne

 

2 Commentaires

  1. Au-delà des supputations des uns et des autres, je suis comme le commun des mortels, il faut dire que l’ État algérien se piège tout seul. La recherche effrénée d’arabiser/ islamiser la société a produit ce  » citoyen  » standard, qui n’a aucune antériorité ni substrat culturel propre. Une carte d’ identité et vous êtes membre de la oumma. Un moyen de contrôle social efficace, mais ne sédimente ni sens d’ appartenance encore moins stratégie pays. Un massacre pour garantir la caste.

  2. Tous les barbouzes qui travaillaient pour Xavier Driencourt et qui avaient leur entrée par la porte dérobée de l’ambassade sont entrain d’être rapatrier. Ce qui est normal en soit, ils ont été tous débusqués et privés de financement. Cette exfiltration pourrait faire l’objet d’un fil : Il faut sauver le soldat Bouraoui.

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