Emprisonné depuis 2014 dans les prisons de Tripoli où il avait été extradé par le Niger du président Issoufou, Saadi Kadhafi, fils de l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi, a été libéré le lundi 6 septembre 2021 par les autorités libyennes soucieuses d’oeuvrer pour consolider le consensus national
Président à l’époque où son père règnait sur la Libye, du comité olympique de son pays, Saadi Kadhafi a connu la notoriété internationale pour avoir provoqué une fusillade mortelle dans un stade de foot à Tripoli. Membre de l’équipe de Pérouse (Italie), sa carrière internationale passe pour avoir été l’une des plus courtes de l’histoire footballistique mondiale. Jamais sélectionné dans ce club qu’il s’est fait pourtant offrir par son père, il sera condamné en 2003 pour dopage.
« Le buteur du millénaire »
Actionnaire du club italien de football de «La Juventus», il a dirigé une unité d’élite de l’armée dont il se servait pour faire pression dans des affaires commerciales, avant d’être envoyé à Benghazi, au début des troubles de 2011 pour mater la rébellion.
L’homme est passé à la postérité pour être «le buteur du millénaire», à la faveur d’un match commandité le 31 décembre 2000 à 23HOO pour lui permettre de marquer un but, spécialement, au passage vers le nouveau millénaire. Sa compagne dans la vie n’était autre que Vanessa Hessler, mannequin italien de la publicité Alice de la firme ADSL.
Le Niger, base arrière
Lorsque son père est renversé du pouvoir, Saadi Kadhafi se réfugie tout naturellement au Niger. À l’époque, la Libye avait toujours été un voisin incontournable pour les Nigériens qui lui devaient beaucouo. Le régime de Kadhafi a d’abord été une source d’enrichissement pour les dirigeants nigériens qui se sont succédés à la tête de l’Etat tout comme pour leurs opposants. Le dernier président en date ne fait pas exception. En jouant volontiers de ses réseaux dans les milieux minoritaires arabes nigériens, il a pu d’un seul geste s’attirer l’aide gracieuse du « Guide », celle de grandes fortunes du pays et de nombreuses voix du côté des franges arabes de la population lorsqu’il était dans l’opposition. « Au cours de ses campagnes éléctorales, M. Issoufou sillonnait le pays à bord d’avions libyens spécialement affrétés pour l’occasion » se souvient un journaliste nigérien.
En sosuvenir de ces largesses, les autorités nigériennes ont avaient au départ refusé d’extrader Saadi et les généraux qui avaient passé la frontière avec lui après la chute de l’ancien régime, malgré les demandes insistantes des nouvelles autorités de Tripoli. A Niamey, Saadi vivaitt dans une villa entourée en permanence d’une trentaine de gendarmes. Lui et les autres anciens partisans de Kadhafi recevaient régulièrement des visiteurs venus de Libye dans la fraîcheur de leurs résidences surveillées ou à l’extérieur.
En 2014 et moyennant une grosse rançon, les Nigériens avaient expulsé Saadi vers la Libye.
Le Niger est en train de lâcher les anciens kadhafistes