Depuis le départ de Kadhafi, Tripoli a enregistré une augmentation fulgurante du nombre d’homicides. Les enlèvements en plein jour sont également devenus monnaie courante. Le soir du 28 mars, le maire de Tripoli en personne, Abdelraouf Bayt al-Mal, a été kidnappé de son domicile par un groupe armé non-identifié, puis gardé dans un lieu inconnu pendant plus de 48 heures. En solidarité avec la famille de Bayt al-Mal, la mairie de Tripoli a suspendu ses activités ordinaires afin de protester contre l’inquiétante augmentation des enlèvements. Et à la surprise générale, le maire a été libéré par ses ravisseurs trois jours après. C’est par une note du Conseil central des municipalités que l’information a été transmise aux tripolitains, sans donner de détails sur les ravisseurs ou le lieu de captivité.
L’insécurité dans la Tripolitaine est un vrai défi pour le gouvernement Serraj. Elle touche autant les citoyens ordinaires que les membres du gouvernement. Pour preuve, le 14 mars 2018, Abdulrahman Swehli, chef du Haut conseil de l’État libyen a été la cible d’une attaque alors qu’il se dirigeait pour une visite de travail vers la ville de Gharian. Le cortège officiel a été la cible de tirs par un groupe inconnu, blessant deux membres du personnel de sécurité.