Libye, l’or reste le nerf de la guerre

Un vaste trafic de l’or a été démantelé dans la ville de Misrata. Il est orchestré par de hauts responsables de Douanes de l’aéroport international de la ville située à 200 Km de la capitale Tripoli. Le procureur général a ordonné l’arrestation du directeur général des douanes contenu de la gravité de l’affaire.

Misrata est la troisième ville du pays, après Tripoli et Benghazi.

L’opération visait à faire sortir 25875 kilos d’or, une valeur de près de 1,8 milliard d’euros du cours en vigueur, sous forme de lingots. Seule la banque centrale libyenne est autorisée du transfert de l’or hors du pays comme l’indique la législation Libyenne dans ce domaine.

Misrata est la troisième ville du pays, après Tripoli et Benghazi. La ville s’est développée grâce au commerce régional notamment avec la Turquie et le Qatar. La ville est réputée pour être le fief des frères musulmans dont le Maire, Mohammed Echtewi, l’a payé de sa vie suite à son enlèvement à l’aéroport de Misrata, le 17 décembre 2017, de retour de Turquie. Selon la commission mixte de recensement, des éléments groupes armées, a évalué plus de 200 milices armées à Misrata dont l’effectif dépasse les 20 000 hommes.

Turquie et Émirats, les « parrains »

Pourtant, bien avant l’arrestation des douaniers de Misrata, l’ONG américain the Sentry (sentinelle) a dénoncé le trafic de l’or, dont la ville de Misrata joue le rôle de zone de transit de contrebande d’or vers la Turquie et les Emirates arabes unis. L’organisation spécialisée dans les enquêtes sur les réseaux prédateurs multinationaux qui profitent des conflits violents, de la répression et de la kleptocratie dévoile une cartographie du trafic. Elle mentionne l’existence d’une concurrence dans le trafic de l’or entre les ports et aéroports des villes de Misrata, Zliten, khoms dépendant du gouvernement de Tripoli avec le port et aéroport de Benghazi sous contrôle de l’armée de Haftar.

L’ONG accuse les deux entités de contrôler le trafic de l’or en prévenance du Sahel afin de financer la poursuite de la guerre. Etrangement, l’or est transféré dans les pays (Turquie et Emirates) qui soutiennent les deux armées (GUN et ANL) qui se partagent les richesses du pays.