Les Émirats arabes unis s’apprêtent à se joindre au fonds d’aide mis en place par la France et l’Arabie saoudite pour la population libanaise.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, au mieux avec les 2mirats Arabes Unis, a annoncé mardi soir, via l’AFP, que le fonds d’aide au Liban serait abondé par ses amis du Golfe. « Lors de la tournée du président Emmanuel Macron (en décembre) dans le Golfe, on a pu renouer ces liens » entre le Liban et les monarchies arabes, notamment avec l’Arabie saoudite, s’était-il félicité devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. « C’est une nouveauté qui va permettre la mise en place d’un fonds franco-saoudien d’aide et de soutien aux Libanais, accompagné demain (mercredi) ou après-demain (jeudi) par la contribution des Émirats », avait-il ajouté.
Dans un tweet daté du mercredi 12 janvier, l’ancien Premier ministre libanais Saad Hariri a tenu à remercier le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammad ben Zayed (MBZ), « non seulement pour avoir contribué à la création du centre libano-émirati MBZ pour traiter les patients atteints du Covid-19 (…) mais aussi pour s’être tenu en permanence auprès du Liban et de son peuple lors de diverses échéances et étapes ». Il a également salué les pays arabes qui se tiennent auprès du Liban, assurant que le pays du Cèdre restera fidèle à « son arabité conformément à la Constitution ».
Bras de fer avec l’Iran
L’Arabie saoudite et la France ont annoncé en décembre 2021 vouloir « s’engager pleinement » en vue d’une relance des liens entre Beyrouth et le royaume wahhabite. Une relation mise à mal par la puissance grandissante du Hezbollah au pays du Cèdre ainsi que son implication directe dans les conflits armés dans la région (Syrie, Irak, Yémen) et ses attaques verbales régulières contre les monarchies du Golfe. Rappelons que le Hezbollah est armé et financé par l’Iran, grand rival régional de l’Arabie saoudite.
Une grave crise diplomatique oppose depuis fin octobre le Liban à plusieurs monarchies arabes du Golfe, dont l’Arabie saoudite. Le tout sur fond de tensions au sujet du Hezbollah. Riyad avait alors rappelé son ambassadeur à Beyrouth, expulsé l’ambassadeur libanais et interdit les importations en provenance du Liban suite aux propos tenus par l’ancien ministre de l’Information, Georges Cordahi, au sujet de la guerre du Yémen. Des propos inacceptables pour l’Arabie saoudite, à la tête de la coalition arabe contre les rebelles yéménites Houthis, eux-mêmes soutenus par l’Iran. Trois autres pays du Golfe : Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Koweït, avaient également pris des mesures de rétorsion à l’égard de Beyrouth. Cela a eu pour effet d’aggraver la sévère crise économique au Liban qui dure depuis maintenant plus de deux ans.