Le cheikh Nabil Kaouk, membre du Conseil central du Hezbollah libanais, n’a pas mâché ses mots à l’égard des pays du Golfe, alors que le gouvernement libanais tente tant bien que mal de réchauffer ses relations avec le Conseil de coopération du Golfe.
Le Hezbollah n’a pas attendu que le Koweit remette aux autorités libanaises Liban ses observations au sujet de leur réponse à sa feuille de route pour une normalisation des relations bilatérales entre Beyrouth et l’émirat, pour reprendre ses attaques contre les pays du Golfe. Un des points de cette feuille de route prévoit l’arrêt des attaques verbales régulières de la formation pro-iranienne contre les pays arabes avec lesquels Beyrouth avait assuré vouloir entretenir les meilleures relations.
Membre du conseil central du Hezbollah, le cheikh Nabil Kaouk s’est déchaîné ce lundi contre les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) notamment l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, les accusant, « avec les Etats-Unis d’intervenir directement et de manière effrontée dans les élections législatives » libanaises de mai 2022. « Ils financent, gèrent et dirigent les alliances et interviennent même au niveau des slogans électoraux, avec un même but : cibler le Hezbollah », a lancé cheikh Kaouk au cours d’un meeting funèbre à Kfar Tebnite au Liban-sud.
La « fausse arabité«
Selon lui, « le Hezbollah est aujourd’hui plus fort que depuis 40 ans, sur les plans populaire, politique et militaire ». Se déchaînant contre les détracteurs libanais du parti, il a estimé que « les insultes et la provocation sont devenus une source de revenus pour les instruments des ambassades au Liban ». « Ils vont dépenser inutilement leur argent, parce qu’en dépit de toutes leurs interventions dans le passé ou aujourd’hui, ils ne vont pas pouvoir modifier l’équation que la Résistance a réussi à implanter. (…) Ils n’ont pas tiré les leçons du passé et n’ont pas réalisé que leurs paris sur la chute du régime en Syrie, l’occupation de Sanaa (Yémen) et les sanctions politiques, économiques et financières imposées au Hezbollah ont été tous voués à l’échec », a-t-il martelé, en allusion notamment aux Etats-Unis et à l’Arabie saoudite.
Cheikh Kaouk a aussi fustigé « l’alliance saoudo-émirati-bahreini avec Israël », indiquant que « la dignité du Liban lui interdit de faire partie d’une alliance arabe aux côtés de l’ennemi israélien et d’être dans une même tranchée avec l’ennemi, les Emirats, Bahrein et l’Arabie saoudite ». Il a appelé Riad à « préserver son identité arabe », et jugé que les manœuvres militaires communes « ont fait tomber le masque de la fausse arabité ».