L’adieu de Saad Hariri aux Libanais

In this photo released by Lebanon's official government photographer Dalati Nohra, Lebanon's Prime Minister-designate Saad Hariri, speaks after his meeting with Lebanese president Michel Aoun, at the presidential palace, in Baabda, east of Beirut, Lebanon, Thursday, July 15, 2021. Hariri said Thursday he was stepping down, nine months after he was named to the post by the parliament and citing "key differences" with the country's president. (Dalati Nohra via AP)

Le leader sunnite et ancien Premier ministre Saad Hariri a annoncé « une suspension » de son action politique.

C’est un tournant dans la vie politique libanaise. Le chef du Courant du Futur, Saad Hariri, a annoncé ce lundi 24 janvier la « suspension » de son action politique et appelé son parti à en faire de même et à ne pas « proposer des candidatures » aux prochaines législatives.

Au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue à la Maison du centre, le leader sunnite a expliqué qu’il a pris cette décision parce qu’il est « convaincu que le Liban n’a aucune chance véritable de redressement à l’ombre de l’influence iranienne, de l’incertitude internationale et de la décrépitude de l’Etat » libanais. « Ce que je ne peux pas supporter, c’est qu’un grand nombre de Libanais, les seuls pour qui j’aurai continué à faire de la politique, me considèrent comme étant l’un des pôles du pouvoir qui a causé l’effondrement et qui se pose en obstacle devant tout renouvellement de la classe politique », a-t-il expliqué.

Saad Hariri a aussi affirmé que s’il a voulu dès le départ faire de la politique, « c’est pour poursuivre l’action de Rafic Hariri [son père, aussi ancien Premier ministre, assassiné en 2005, ndlr] qui consistait à éviter la guerre civile et à assurer une vie meilleure aux Libanais ». « J’ai réussi dans le premier mais pas dans le second. Eviter la guerre a commandé des compromis », a-t-il regretté, en citant « l’accord de Doha, le compromis présidentiel (qui a permis au fondateur du Courant patriotique libre, Michel Aoun), d’accéder à la tête de l’Etat et la visite à Damas ». Le leader sunnite devait remercier tous ceux qui l’ont soutenu au Liban, d’une voix brisée par l’émotion.