Les Centrafricains ont appris, avec une certaine surprise, que leur président avait effectué un voyage éclair à Ouagadougou, le mercredi 10 juin 2020.
Alors que les frontières sont fermées, la pandémie du covid-19 se propage dans le pays, avec des victimes même dans l’entourage du président Touadera. Dans ces conditions, affréter un jet privé pour une journée coûte une petite fortune, sauf si un homme d’affaires étranger a favorisé ce voyage présidentiel au Burkina qui n’avait rien d’officiel.
Voyage très privé
La présidence du Burkina Faso a bien souligné que cette visite avait un caractère strictement privé. Le protocole fût réduit à sa plus simple expression. Le Président Roch Kabore s’est rendu à l’hôtel Laico Ouaga 2000 où se trouvait son homologue centrafricain. Faustin-Archange Touadera n’était accompagné que de son directeur de cabinet, autant dire que les relations bilatérales n’étaient pas le motif de cette visite.
Le président centrafricain est l’un des très rares chef d’État à continuer ses voyages à l’étranger, sans ses ministres, ce qui ne manque pas d’intriguer. Certes, le Burkina Faso doit aussi connaître des élections présidentielle et législatives avant la fin de l’année, comme la Centrafrique, mais un échange de vues sur ces échéances ne peut expliquer ce voyage. Un entretien téléphonique aurait suffit. A Bangui on se perd en conjectures pour expliquer ce curieux voyage.
Affaires immobilières
Il se dit que les questions patrimoniales avec le secteur privé burkinabe ont peut être motivées ce voyage qui apparaissait urgent. Le président Touadera diversifie son patrimoine notamment dans l’immobilier. Plusieurs anciens dignitaires du régime de l’ex président Bozizé sont réfugiés au Burkina et se sont lancés dans les affaires. Peut-être que le président Touadera a bénéficié des conseils de certains d’entr’eux qui faisaient partie de son gouvernement (2008-2013). De même, un de ses conseillers influents, originaire du Burkina Faso, a peut-être organisé ce voyage privé.
En tous cas, ce voyage privé ne manque pas d’alimenter les interrogations sur les rapports entre la gouvernance actuelle du pays et les intérêts de la nation.